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 La quête du pain-perdu. -Gabriella Del Luna-

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MessageSujet: La quête du pain-perdu. -Gabriella Del Luna-   La quête du pain-perdu. -Gabriella Del Luna- I_icon_minitimeMar 17 Jan - 14:39


    Le soleil se levait à peine, inondant d’une lueur à peine réchauffante la cité et le palais gigantesque qu’étaient Ghyelle. Les rayons aveuglants transpercèrent les filets de brume et les dissipèrent en quelques minutes, révélant aux rares regards de la tour des âmes la splendeur du palais en contrebas. Mais malgré la clarté de la vue, personne ne pouvait voir un domestique traverser les rues et pénétrer dans le palais précipitamment. De longues minutes plus tard, une femme magnifique aux longs cheveux blonds sortit rapidement du palais et s’engagea sans détours dans la rue principale. Ses deux immenses ailes s’ouvrirent en grand l’espace d’un instant, capturant la lumière et les regards, puis se refermèrent aussi brusquement lorsque la créature s’engouffra sous une arche richement décorée. La Prêtresse, que chacun avait reconnu dans cette rue encore peu peuplée, s’arrêta à l’ombre d’une des quatre colonnes retenant l’arche. Sur celle ci ressortait en lettres d’or le nom du bâtiment que l’Ange observait à peine.

“Le Palais des Guerriers”
    Déjà, malgré l’heure matinale, un mélange de bruit de vaisselle et de meubles déplacés perçait les murs de bois de l’auberge pour se répandre dans la rue. La Prêtresse remonta un peu plus haut sur ses épaules sa veste blanche, se tourna vers la rue, et attendit.

    Ce n’était pas la première fois qu’elle opérait ainsi lorsqu’elle avait besoin de quelque chose. Les aventuriers un peu fou s’approcheraient d’elle d’abord timidement, puis ils feraient la queue au plus fort de la journée. Chacun savait que lorsque la Prêtresse donnait une quête, l’heureux élu partait dans une aventure parfois très dangereuse, mais toujours extrêmement bien récompensée. La générosité de l’Ange n’était pas un secret, et partout dans la ville on parlait d’elle sans retenue. Il existait même des crieurs publics qui annonçaient à qui voulait l’entendre le but de la quête, et comment elle avait aboutie. Dans les cas très réguliers où l’aventurier décédait, les annonceurs n’étaient pas avare de détails. Chaque seconde de la découverte du corps, jusqu’aux hypothèses les plus folles sur la façon dont étaient passés de vie à trépas les victimes étaient détaillées. Cela servait particulièrement à la Prêtresse, car cela décourageait souvent les âmes les plus sensibles à s’engager. L’Ange avait donc un choix à faire parmi moins d’hommes, ce qui lui faisait gagner beaucoup d'un temps précieux.

    Pour le moment, elle attendait encore celui ou celle qui serait digne d’accomplir sa quête. Déjà deux soldats s’étaient présentés, mais aucun n’avait la carrure nécessaire. Alors tandis que le soleil continuait sa course, la Prêtresse attendit patiemment.


Dernière édition par Prêtresse de la Vie le Ven 3 Fév - 0:12, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: La quête du pain-perdu. -Gabriella Del Luna-   La quête du pain-perdu. -Gabriella Del Luna- I_icon_minitimeMer 18 Jan - 13:21

Dans la forêt verdoyante malgré une neige persistante depuis des années, le soleil venait effleurer délicatement les cimes des arbres. Le ciel était encore embrumé, presque paresseux d'y laisser paraître une autre couleur que le blanc. Le bleu devenant plus rare en ces temps, le moindre rayon rendait la neige aveuglante. Les elfes étaient des êtres de la nature, et comme jamais la nature ne cessaient de travailler, jamais aucun d'eux ne la délaissait. Light était postée sur une branche, ses yeux d'acier perçant sans soucis la brume matinale. Elle soupira, entendant le brame au loin d'un cerf au cœur solitaire. Les oiseaux chantaient, mais même leur mélodie semblait triste et nostalgique d'une époque où les fleurs s'ouvraient sous un soleil étincelant et où les biches et les loups semblaient faire une trêve, le temps de contempler une nature qui s'éveillait d'un long rêve.

L'elfe descendit rapidement de l'arbre, toujours aussi souple, inspirant la grâce mais aussi la crainte. Elle était d'une rapidité déconcertante et le moindre geste semblait soigneusement calculé. Elle tomba avec légèreté sur le sol, une main à même la neige, ses pieds s'enfonçant négligemment dans ce tapis immaculé. Elle s'étira doucement alors qu'elle entendait d'autres rôdeurs terminer leur tour de garde. N'ayant pas gardiens de nuit, ce rôle avait été délaissé avant que Light ne propose que les rôdeurs ne reprennent le flambeau. Elle rejoignit deux de ses coéquipiers et les salua brièvement de la tête. Elle ne se pavana pas dans un long discours, alors qu'elle continuait sa route pour aller boire une tisane à base de fleurs vivaces aussi étranges les unes que les autres. Elle devait se dépêcher, si elle ne voulait pas rater le passage de la Prêtresse. A travers le vent, les monts de glaces, les plaines qui, autrefois respirait un parfum de gloire, la rumeur arriva qu'elle devait se présenter aujourd'hui au pied du palais de Guerriers.

Light salua un des Anciens du conseil des elfes et s'en alla bredouille réclamer sa ration de nourriture. Elle était plutôt abrupte, surtout le matin, et pire quand le ciel s'annonçait aussi monotone que les autres matins. Elle reçut un bol ainsi qu'un genre de pain dont la pâte était bien plus riche que ceux des humains. Elle alla sous la casacade où elle chercha un jet d'eau pour se nettoyer. L'eau glaciale vint fouette son si beau visage alors que les muscles de son corps se tordaient sous le supplice de cette pluie glacée. Elle chercha à tâtons la lotion qu'elle avait laissé sur un rocher. Elle s'en étala sur le corps afin de mieux le protéger. En effet, cette lotion, en plus d'avoir un délicat parfum de lavande avait de la graisse de gibier qui permettait de protéger son enveloppe charnelle de ce froid si agressif. Elle inclina la tête pour en mettre dans sa longue chevelure. Ses cheveux retombèrent sèchement sur ses reins et elle du se résoudre à terminer rapidement ce bain matinale si elle ne voulait pas terminer emprisonnée sous la glace. Elle sortit donc de l'eau, s'aidant de rochers et autres branches et s'essuyant rapidement. D'autres elfes étaient venus la rejoindre. Gabriella se considéraient comme un homme, et n'avait nullement honte de son corps, même si il était autrement fourni. Elle était aussi forte que plus d'un d'entre eux et sa peau si blanche ne masquaient pas quelques sales cicatrices de guerre. Elle enfila sa tenue habituelle, n'oubliant pas son armure et sa ceinture, et s'enveloppa dans sa cape. Elle prit un cheval gris et s'en alla. La foulure de la bête s'allongea et se fut au galop qu'elle traversa les comtés pour atteindre les terres royales de Ghyelle. Plus elle avançait, moins la neige apparaissait, trahissant l'effort des hommes pour la faire disparaitre. Le sol gelé était martelé sous les coup de sabot de la monture et bientôt, le bruit d'un peuple qui se lève arriva aux oreilles de l'elfe. Elle donna un coup sec dans les flancs de l'animal et ce dernier termina dans une course effrénée.

Les pavés irréguliers accueillirent la belle aux cheveux tantôt d'or, tantôt de lune, selon la luminosité. Ses mains gantées s’accrochaient solidement aux rênes du cheval. Elle inclina la tête, se contentant de regarder hautainement les guerriers qui la toisaient, méprisants. Il était tellement surprenant qu'une femme prenne les armes que ce cliché avait tendance à lasser Gabriella. Elle s'engouffra dans une petite ruelle et distingua nettement le palais devant. Elle n'eut pas besoin de demander son chemin, la foula massive lui indiqua où aller. La rôdeur n'avait jamais vu auparavant l'ange, elle ne s'était contentée que de dires, mais n'y prêtant pas spécialement attention. Elle fut attirée ce jour là par la soif de se donner au combat, tandis que les hommes y venaient par soif de gloire. Gabriella se tenait bien droite sur sa monture, respirant la fierté mais imposant le respect. Ses yeux transperçaient le moindre regard qui avait le malheur de croiser son chemin. Elle semblait à la fois imposante et petite. Sa silhouette musclée trahissait aussi sa féminité, si fine, si délicate. Elle s'arrêta au pied des diverses arches et attacha son cheval à un tronc. La neige n'était point ici, en ces terres d'humains. On pouvait deviner un trace sur les bâtiments hauts, tel le toit de la tour ou encore sur un clocher encore mal réveillé. L'elfe eut un élan d'admiration pour la beauté de l'arche, délicatement ornée. Mais elle soupçonnait qu'un tel chef d’œuvre ne pouvait être l’œuvre que de simples hommes. Elle continua sa route et soudain, elle la vit...

Elle se tenait là, grande, d'une beauté renversante, inspirant la grâce et la bonté. Une chaleur inexplicable émanait de cette créature divine. Est-ce que le devin pouvait dépasser le rêve? L'elfe s'arrêta un instant, contemplant une œuvre d'art, peinte de doré, d'un rose nacré et de blanc. Elle était brillante, éclairant la voie du courage et de la sagesse. Ses ailes, repliées, étaient aussi blanches que la neige. Son visage, d'une finesse hors du commun, soulignait ses yeux clairs, tandis que ses mains gracieuses étaient posées le long de sa taille. Elle semblait impatiente, mais non écrasante. Elle semblait tellement accueillante que Gabriella, sans savoir pourquoi, traversa la foule qui se formait devant elle. Elle ne se donna pas la peine de s'excuser, et donna autant de coups de coudes qu'elle n'écrasa de malheureux pieds qui se trouvaient dans sa ligne... Elle fut surprise de remarquer deux soldats à ses pieds, qui venaient à peine de se relever. Ils était si grands...si imposants, qu'elle se demanda si elle faisait réellement le poids face à eux. Une femme se mit à hurler et Gabriella sursauta. Zéphyr venait de montrer le bout de sa langue, ses yeux perçant l’assemblée. Le serpent vint se loger autour du coup de l'elfe, prenant soin de ne pas l'étrangler. L'animal s'était caché dans la veste, se protégeant au mieux du froid. La peau écailleuse vint enlacer la chaleur et la douceur du cou de cygne de l'elfe. Oui, Gabriella avait un familier, et alors? Tant qu'elle n'en donnait pas l'ordre, il n'y avait aucune raison que Zéphyr se mette à attaquer! L'elfe profita de la situation pour s'avancer davantage vers l'ange et s'agenouiller devant

"Oh Prêtresse, en ce jour ci clair, veuillez accepter ma force ainsi que mon courage pour remplir votre quête! Quelle qu'elle soit, je la ferai et son succès sera tel que vous ne regretterez pas de m'avoir choisie...."

Et la question que se posa Gabriella une seconde après fut: est-ce que cette ange sait qui je suis? Etrange comme question, mais la fierté de Light serait remise en jeu si cette dernière l'ignorait...
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MessageSujet: Re: La quête du pain-perdu. -Gabriella Del Luna-   La quête du pain-perdu. -Gabriella Del Luna- I_icon_minitimeJeu 19 Jan - 16:14


    La journée était bien avancée déjà, et une foule impatiente attendait devant la Prêtresse, gesticulant, se bousculant et s’insultant, certains assis en plein milieu du chemin, et beaucoup bouchant la rue principale. Aucun encore ne faisait l’affaire pour la mission spéciale qu’elle avait à leur confier, mais la Prêtresse ne désespéra pas. Elle continua donc inlassablement son examen, jusqu’au moment où la foule se souleva. Des bousculades projetèrent des soldats hors de la file d’attente, des cris de colère retentirent, et quelques poings fusèrent. La responsable de cet événement fendait la foule sans même se retourner sur ceux qui l’insultaient. A seulement quelques pas de l’Ange, quelque chose remua sur son cou. Aussitôt, les soldats présents derrière elle se turent, comme soudainement effrayés. La jeune elfe, au regard aussi suffisant que tous les membres de son espèce, s’agenouilla devant la Prêtresse, puis parla d’une voix douce et chantante, faisant preuve en seulement deux phrases d’autant d’orgueil que d'arrogance. Mais cela ne choqua pas l’Ange. C’était tout à fait prévisible de la part d’un Elfe.
- Oh Prêtresse, en ce jour si clair, veuillez accepter ma force ainsi que mon courage pour remplir votre quête! Quelle qu'elle soit, je la ferai et son succès sera tel que vous ne regretterez pas de m'avoir choisie...
    Ainsi interpellée, l’Ange ne broncha pas. Elle continua à fixer la nuque courbée de la jeune personne, détaillant le petit serpent ainsi dévoilé. Elle la laissa dans cette position quelques secondes de plus, pour bien marquer son autorité, puis renvoya les autres soldats chez eux d’un simple signe de la main. La Prêtresse venait de trouver sa championne.
    Une fois que la rue eut retrouvé son calme habituel, l'Ange posa sa main droite sur l’épaule de l’elfe et la releva doucement. Toujours souriante et accueillante, elle dévoila enfin sa quête.
- Mon enfant, c’est une joie pour moi de te rencontrer enfin. Je t’attendais depuis quelques heures déjà, et voilà que tu parais devant moi, belle comme les fleurs ! Je dois maintenant savoir si tu te sens prête à risquer de perdre cette beauté dans des combats qui te défigureront peut être. Cela me gêne de devoir déléguer cette tâche à une autre que moi, mais je n’ai malheureusement pas le choix.
    Elle laissa passer un court instant, puis reprit d’une voix plus dure, ne dénaturant cependant pas son visage chaleureux.
- Tu dois te rendre au Nord-Est, dans la Vallée de Glace, tout près de cette frontière rocheuse ressemblant à un croc géant, séparant l’Océan des étendues gelées. Attention, ce n’est pas le croc le plus au Nord, c’est celui le plus proche du territoire des Fées. Là bas, tu chercheras un petit village, tellement petit qu’il n’est recensé sur aucune de nos cartes, tu devras le trouver par toi même. Ses habitants sont féroces et n’aiment pas les étrangers. Ils vivent de pêche exclusivement, mais ne crachent pas sur un peu de viande qui changerait de l’ordinaire. Donc prends garde à toi... et à ton compagnon. Le but de ton voyage est de me ramener une recette très rare. Elle est conservée par ces malheureux depuis des dizaines d’années, bien qu’elle ne leur serve à rien. Il s’agit de la recette du pain-perdu ! Ce ne serait pas tout à fait la recette habituelle, et celle ci aurait la faculté de concéder au pain une propriété diététique. Tu devras donc la récupérer par n’importe quel moyen et me la rapporter.
“ Voici maintenant les conditions de ta quête périlleuse :
Premièrement, tu ne devras jamais, et j’insiste sur ce mot, jamais lire la recette ! Si tu le fais, je le saurai, et ta quête serait alors considérée comme nulle. Tu pourras alors dire adieu à ta récompense. Si tu fais lire la recette à quelqu’un ou à quelque chose, la quête sera également considérée comme nulle.
Deuxièmement, sur un plan plus technique, tu devras écrire ta quête en six posts environ, d’un minimum de vingt lignes chacun. Tu as également la possibilité, étant seule, de ne faire qu’un seul post mais qui fera au moins cent vingt lignes.
Troisièmement, une fois en ta possession cette recette secrète, tu devras me la rapporter en main propre. A ce moment là, et après vérification, je t'attribuerai ta récompense. Si tu reviens les mains vides, la quête sera considérée comme nulle.
“ Voilà concernant les conditions. Maintenant va, et reviens victorieuse ! Je serai certainement dans le Palais à ton retour. Si tu ne me trouves pas, demande la Prêtresse de la Vie, et que ça concerne une quête. On te conduira à moi. A bientôt, jeune Elfe...
    L’Ange se détourna sans laisser le temps à la demoiselle de rétorquer. Puis elle s’enfonça dans la rue, se noyant dans le flot de passant tous plus incongrus les uns que les autres.
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MessageSujet: Chapitre I: En route vers l'Est   La quête du pain-perdu. -Gabriella Del Luna- I_icon_minitimeSam 21 Jan - 20:46

Spoiler:


La voix de l'ange percutait chaque muscle du corps de Gabriella. Elle était à la fois envoutante et très perçante. Chaque mot rentrait dans l'esprit de l'elfe sans jamais en sortir, telle une musique créée de toute pièce dont la mélodie vous reste comme un air de déjà vu mais qu'on regrette déjà lorsqu'elle s'arrête, laissant juste un goût amer. L'elfe ne faillit pas, et lorsqu'elle sentit la main de la prêtresse venir se poser sur son épaule, ce fut un choc électrique. Une puissance émanait de cet être divin, d'une beauté irréaliste, au savoir légendaire, à la générosité aussi connue que sa bonté. Gabriella se releva, ses yeux bleus plongeant dans le regard si clair de la femme aux cheveux d'or. Cette dernière lui expliqua sa mission, sans pause, ne laissant aucun répit, aucune opportunité à la rôdeur de répliquer. Gabriella comprit rapidement que son silence serait d'argent et la parole de la créature ailée était d'or. Elle soupira, non lasse, juste marquant une attention particulière aux lèvres si fines se mouver rapidement, et ayant ce pouvoir de faire entendre une voix d'un autre monde. Cette rencontre fut si courte...qu'elle en laissant l'elfe nostalgique. Les paroles de l'ange trainaient dans sa tête, prenant place dans esprit, trônant dans ses priorités. Elle fut surprise de voir l'être céleste s'en aller si vite, ne pouvant la retenir davantage, la laissant partir pour d'autres Cieux. Light resta perplexe, déconcertée, alors que la foule qui se dispersaient la regardait intriguée. Elle se retourna brusquement et le peuple se recula, à la fois effrayé et admiratif. Une mission pour une femme... C'était plutôt rare mais pas impossible. L'elfe s'en alla, la tête haute, ne cachant pas sa fierté écrasante, toisant de temps à autre de pauvres guerriers dont l'attitude trahissait leur déception. A ces gens là, elle les gratifia d'un sourire moqueur jusqu'à regagner sa monture. Elle s'en alla rapidement, le temps de quitter les terres pour se retrouver dans un endroit plus calme. Elle devait réfléchir à la façon dont elle allait s'y prendre, quel chemin, quelle stratégie. Elle devait penser à sa survie, tout comme à la survie du cheval. Une chance inouïe, le parcours semblait semé de prairie verdoyante ainsi que bon nombre de points d'eau, de quoi facilement s'hydrater. Du moins, pour un début, il serait donc plus sage de passer par les prairies fleuries, longer le point d'eau pour s'aventurer ainsi vers le nord. D'abord tracer à l'Est, ensuite monter au Nord. Elle ne passerait pas la lisière des bois des Fées, elle longerait la limite qui se résume à un coure d'eau et continuerait sa quête en faisant face au plus mortel: le vent du nord sans compter aux êtres mystérieux dont on avait tissé des histoires aussi étranges les unes que les autres!

Ce fut après une pause dans sa stratégie qu'elle se rappela que l'ange lui avait dit qu'elle l'attendait, sans pour cela lui révéler son identité. C'était tellement simple de dire une chose pareille, cela détournait maladroitement la vérité: la prêtresse ne connaissait pas son nom, pire elle s'était permise de dire qu'elle l'attendait, mais ce n'était pas totalement vrai. Le fait était qu'elle attendait quelqu'un de la trempe de Gabriella, mais à travers ce Royaume si vaste, il ne serait pas étonnant de trouver des personnes aussi audacieuses qu'elle. Et puis, pourquoi faire un pareil chemin pour une simple recette de pain perdu? Cela devait cacher autre chose. Elle ne voyait pas en quoi elle devrait croiser le fer avec d'autres peuples, mais sait on jamais, mieux valait être prudent. Pendant qu'elle chevauchait rapidement vers les praires fleuries, elle repensait à cette entrevue plus qu'étrange. Elle murmura quelques jurons elfiques en se promettant qu'elle déclinerait la prochaine fois une mission si...inutile. Mais, apparemment, aux yeux de l'ange, cela semblait vitale? Non peut-être pas autant, mais assez pour que cette créature ailée regrette de ne pouvoir se déplacer.

L'elfe chassa d'un geste de la main une mèche de cheveux qui lui barrait le front et observa le ciel. De lourds nuages sombres arrivaient par l'Est, preuve qu'une tempête allait arriver. Elle ne pourrait pas continuer à parcourir la distance dans un temps pareil. Elle n'était pas à pied, elle avait un animal "à charge" puis elle possédait Zéphyr, qui devait chasser avant de tomber dans une hibernation qui serait assez mal venu en ce moment. Elle venait de galoper pendant deux bonnes heures, quand sa monture lui montra des signes de faiblesse. Elle fit une pause d'une heure, le temps que la bête se nourrisse, et chercha un point d'eau, pour y remplir une gourde.

La prairie, qui était autrefois fleurie de mille et une fleur ressemblait à un triste champs de neige grise. Les plantes se faisait rares, et le froid devenait de plus en plus mordant. Ce n'était que la fin d'après-midi, mais l'obscurité tombait toujours aussi tôt, comme un hiver infernal. La nuit n'était pas sécurisante, surtout pour sa monture qui pourrait se faire attaquer par des bêtes affamées. L'elfe s'arrêta et regarda à l'horizon, afin de trouver un abri. Elle remarqua un genre de bosquet, petit, perdu au milieu de cette étendue désolante. Elle soupira et reprit le chemin au galop. Il lui fallut tout de même une bonne heure pour atteindre l'endroit souhaité. Les ténèbres de la nuit les suivait, courant aussi vite que le cheval, pressée d'engloutir les dernières lueur du jour. Gabriella ne semblait pas inquiète, juste sur ses gardes. Elle arriva et attacha son cheval. Sa priorité était de faire un feu, ainsi que de chasser pour se nourrir, mais dans ce désert de neige parsemé de plantes si tristes, elle se demandait même si elle pourrait trouver un lapin. Elle alla chercher du bois, qu'elle ramassait sur le sol, quitte à enlever une couche de neige pour trouver des vieilles branches qui, malheureusement, étaient humides, ou gelées. Faire un feu dans pareilles conditions seraient difficiles. Elle revenait vers son "campement" lorsque son serpent siffla, signe que quelque chose ou quelqu'un arrivait. Par instinct de survie, Gabriella retourna rapidement vers sa monture, jeta le bois et se cacha dans un arbre, en hauteur.

Ses yeux d'azur parcouraient les alentours. Elle respirait plus lentement pour se faire la plus silencieuse possible. Elle ressentait une présence, sans pour cela arriver à mettre le doigt dessus. Le pire serait qu'elle tombe sur un nain. Non qu'ils se détestent, les elfes et les nains avaient tendance...à se chercher misère pour rien, ou du moins, pour un honneur perdu, ne sachant si les êtres les plus fiables étaient les nains ou les elfes. Gabriella avait grandi dans cet esprit là, et avait déjà combattu des nains. Elle était déjà tombée au combat. Autant elle était rapide, souple, forte, mais pas inhumaine pour la cause, ce n'était point un dieu de la guerre. Elle retint sa respiration, entendant un bruit étrange. Ses yeux se plissèrent et elle remarqua un genre de lapin. Elle n'était plus sur un terrain des hommes, les animaux n'étaient pas aussi dociles ou attirants, ou encore innonents. Ce lapin était plutôt imposant, mais sa dentition aussi. Il n'avait pas deux simples incisives, de grands yeux craintifs, et encore moins cet air mignon quand son petit museau bougeait d'un air timide. Il avait une dentition digne d'un bon carnivore et n'aurait fait qu'une bouchée de Zéphyr si ce dernier n'était toujours pas autour du cou de l'elfe. Gabriella sortit sa dague et la lança, sans hésiter, directement dans le cou de la bête, visant avec une perfection déroutante l'artère aorte. L'animal poussa un cri aigu et terrifiant. Elle s'enfuit rapidement et la rôdeur bondit de son arbre pour lui tomber dessus. La neige amortit sa chute et le premier réflexe de l'elfe fut d'enfuir la tête de la bête dans la neige, retirant la dague en même temps. Elle se retira pour se mettre à l'opposé de la plaie et le sang gicla, brusquement, dans un jet rectiligne alors que le lapin suffoquait sous le neige. La ligne rouge trahissait l'agonie de l'animal, la neige étant devenue son ennemie, elle qui, auparavant lui servait de camouflage. Gabriella attendit encore, malgré que la proie ne bougeait plus. Ces créatures étaient malignes et se faisaient passer pour morte alors qu'elles ne l'étaient pas. Zéphyr donne un coup de croc au niveau d'une autre artère passant sous les flancs et Gabriella retira son repas, une lueur victorieuse dans les yeux. Elle soupira, satisfaite. Elle retourna vers le camps, et alluma tant bien que mal un feu. Ses mains étaient brûlées sous le geste répétitif d'une pierre sur une autre. Elle fut cependant fort satisfaite quand la petite étincelle devint un feu. Elle empala la bête sur un bois qu'elle posa sur deux autres qui servaient de piliers, en l'ayant bien sûr nettoyer. Elle attendit patiemment et mangea comme il se devait, laissant les intérieurs à son serpent. La monture ne semblait absolument pas étonnée d'une telle scène, ayant déjà été témoin de pire.

Le repas terminé, elle s'hydrata à l'aide de la gourde, en prenant soin de ne pas tout boire, ignorant quand elle trouverait le prochain point d'eau. Elle enleva la neige, jusqu'à trouver le sol gelé et s'y installa, sans même chercher à se faire un nid douillet. Elle était habituée à dormir ainsi, les elfes prônant toujours l'osmose avec la nature. Elle jeta un oeil sur le feu avant que ses yeux ne se fermèrent. Zéphyr se reposait gentiment sous ses vêtements, cherchant la chaleur. Elle s'enveloppa dans sa cape, recroquevillant son corps sur elle-même et s'endormit rapidement. De plus d'avoir deux teintes différentes, cette cape était épaisse et avait été faite en peau de bête, ainsi, les pertes de chaleur étaient moins importantes. La nuit tombait à peine, mais dormir était une priorité, surtout que, dès l'aube, elle reprendrait la route.
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MessageSujet: Chapitre II: La mise en garde   La quête du pain-perdu. -Gabriella Del Luna- I_icon_minitimeDim 22 Jan - 22:21

La nuit fut froide, aussi sombre que les ténèbres qui prenaient possession d'êtres qui pouvaient être démoniaques, ou tout simplement épris par un des pêchés que seuls les hommes avaient connaissance. Gabriella n'avait pas eu un sommeil profond, laissant ses sens en alerte pendant cette courte période de calme. Inconsciemment, au fond de ses entrailles, étant en parfaite symbiose avec la nature, elle ressentit les premières lueurs de l'aube, qui pour un oeil humain, auraient été imperceptibles. Elle ne se ménagea pas lors de son réveil, ne prenant pas le temps de s'étirer. Elle jeta un regard méfiant à l'horizon et flatta la croupe de sa monture qui lui répondit par un hennissement frustré. La bête était encore posée et calme il y a un instant, dormant paisiblement, alors que la rôdeur la réveillait sans délicatesse. Zéphyr se mit à bouger au niveau de sa poitrine, lui montrant qu'il avait comprit qu'il était temps pour lui de reprendre sa place autour de son cou et d'être ses compétences pour repérer diverses présences. Le serpent ne sembla pas réagir de façon brutale, signe que tout était calme, du moins, pour l'instant. Gabriella monta en amazone sur le cheval et fit un tour dans les environs, à la recherche d'un point d'eau. L'obscurité était encore présente, mais bien moins oppressante que lors de la nuit où le vent du Nord rivalisait avec le souffle violent de l'Est. On percevait au loin quelques branches se balancer sous la brise matinale alors que la brume prenait toujours possession de la prairie. L'elfe plissa des yeux et donna un coup sec dans les flancs de la monture qui se mit directement en marche. Le cheval semblait lasse, regrettant d'avoir été choisi pour un tel voyage, ayant la nostalgie amère du campement où il aimait la prospérité des êtres de la nature. Les oreilles fines et pointue de l'elfe semblaient aux aguets, guettant le moindre bruit suspect, tandis que ses yeux observait le plat absolu tel un tapis qui déroulait aux pieds de l'animal. Elle jetait un oeil de temps à autre aux oreilles de ce dernier, prenant soin d'analyser chacune de ses réactions. Les sabots foulaient la neige comme il aurait foulé l'herbe d'antan, mais le rythme était haletant, coupé par la nervosité de la bête. De la vapeur sortait par ses larges naseaux, trahissant une température froide, pour le plus commun des mortels, dangereuse même.

Le jour se levait, paresseux, timide de montrer un peu de chaleur ou même de lumière. Le soleil se faisait ardemment désiré et la trace des sabots de la bête restait profondément ancré dans ce sol si pure. Il n'y avait aucune autre trace, ce qui était plutôt rassurant. La prairie était souvent pratique pour des traversées comme maintenant, mais Gabriella devenait la proie idéale pour un chasseur de tête ou une bête un peu trop affamée qui se confondrait parfaitement dans le paysage. Elle avait déjà choisi une monture pommelée pour passer la plus inaperçue possible. La neige n'étant jamais réellement d'un blanc parfait, la robe du cheval collait assez bien avec le paysage. Les bruits de pas étaient feutrés grâce à ces petits cristaux de glace qui donnait une certaine magie, même si la réalité n'était que souffrance et guerre. Gabriella regarda le ciel, imaginant des Cieux meilleurs, là où le printemps et l'été existait, là où terre, paradis et enfer étaient bien distincts. Elle remarqua un rapace, peut-être une sentinelle qui avait pris l'apparence de cet aigle royale. Dans ce Royaume, qui, auparavant respirait prestance et sécurité, n'était à présent que les ruines d'un passé honteux dont l'avidité eut le mot fin tandis que l'honneur se retrouvait banni à jamais de l'esprit de cette terre. L'elfe soupira et donna un coup sec dans les reins de l'animal, l'obligeant à passer au galop. Elle devait trouver un point d'eau au plus vite. Il lui fallut environ une heure pour retrouver la rivière qui longeait le bois des fées. Ces espèces ailées et miniatures avaient toujours fasciné la rôdeur. Elle n'avait jamais compris comment de si petits êtres avaient réussi à survivre dans un pareil cadre de vie. Pour être honnête, elle n'en avait jamais vu, et si elle venait à en voir une, elle ignorait totalement quelle serait sa réaction. Il faudrait déjà qu'elle ne confondent pas ce petit être avec une luciole. Elle en profita pour remplir sa gourde ainsi que pour hydrater le cheval. Elle tenait son épée d'une main, prête à dégainer au moindre bruit de pas ou de respiration. Il faisait froid, une présence mal venue serait trahie par la brume que ferait la respiration. Elle ne remarqua rien, à part des animaux effrayés par sa présence sur leur territoire. Elle remonta rapidement, prenant son courage à deux mains. Le plus dur restait à venir. Elle venait de passer une zone sans encombre. Les fées n'étaient pas des créatures qui misaient sur la guerre, elles étaient pacifiques, sans compter que Gabriella n'avait point passé la lisière.

Le cheval secoua la tête, refusant d'avancer. Il ne manquait plus que ça! Elle vint se poser face à l'animal, ses yeux d'azure dans ceux si sombres de l'animal. Ses yeux étaient immenses, mais l'elfe remarqua le blanc, signe que la bête paniquait. Elle se retourna et aperçut une silhouette. Elle était furtive, mais pour effrayer ainsi sa monture, elle ne devait pas être anodine. L'elfe sentit Zéphyr devenir nerveux, fourchant la langue à plusieurs reprise. Il n'y avait pas de temps à perdre. Cela ne valait pas la peine de hurler à vive voix après l'identité de la personne. Elle ignorait qui était cette personne, si c'était un ennemie ou un allié. Attaquer pour tuer n'était pas dans ses principes. Elle savait combien la vie était sacrée, et même si elle considérait que tout être retournerait poussière vu que toute vie prenait forme grâce à la nature, elle ne voulait pourtant pas dérober au temps une mort inappropriée. Elle remonta rapidement à cheval et donna un coup un peu plus violent, montrant à la bête que pour l'instant, c'était elle qui commandait. Lorsqu'elle sentit qu'elle avançait rapidement, elle flatta le cou de la bête en lui murmurant des mots d'encouragement en elfique. La bête sembla comprendre car elle lui répondit par un étrange grognement, non de colère, plutôt de soulagement. Les sabots sous l'eau faisaient un bruit horrible, mais c'était le moyen le plus rapide de remonter en flèche vers le nord. La présence qu'elle avait ressentie semblait la suivre. Elle jeta un oeil en arrière mais n'arrivait pas à voir. Elle ne pouvait que se fier à son instinct. Elle se savait suivie, mais par où? Par qui? Et surtout, pourquoi? Etait-ce la prêtresse qui avait envoyé quelqu'un à ses trousses pour surveiller, qu'une fois entre ses mains, elle ne lise la recette? Elle soupira, continuant à remonter le courant de la rivière. L'eau était froide et il restait par endroit des morceaux entiers de glace. Elle devait prendre garde de ne pas blesser involontairement sa monture. Car tirer la bête serait plus un fardeau qu'autre chose.

Quelque chose vint effleurer sa joue et elle comprit. La créature qui la suivait se déplaçait de branche en branche. Elle était aussi rapide que le cheval lancé au galop. Gabriella en déduit rapidement qu'il ne s'agissait pas d'un humain. Bien qu'elle méprisait les humains pour leur égoïsme et leur avidité du gain, elle devait leur reconnaître qu'une telle souplesse...ne leur appartenait pas non plus! C'était soit un elfe comme elle, soit une autre créature mythique. Il ne s'agissait pas d'une fée non plus, elle aurait remarqué la lueur légendaire qui entourait leur corps chétif. Elle voyait sur sa droite une ombre se profiler de branche en branche. Elle sentit de nouveau quelque chose près de sa joue, mais cette fois-ci, elle sentit aussi la douleur cuisante du froid contre une plaie ouverte. Une fine ligne venait d'apparaître sur la peau si lisse de la rôdeur. Elle jura silencieusement, serrant l'emprise sur les rênes. Zéphyr siffla méchamment, et par crainte d'être touché, se réfugia gentiment sous les vêtements de l'elfe. Gabriella remonta son écharpe, qui était plus épaisse qu'à l'habitude et continua sa route. Une autre projectile vint lui effleurer la peau mais la cape était bien trop solide que pour être aussi facilement transpercée. Par chance, autant le froid avait mordu sa plaie sur le coup, mais à présent, il endormait le haut de la pommette, là où le sang se figeait sous la vitesse et sous la température fort basse. Elle approchait dangereusement du col qui annonçait la zone glacière. Elle voyait de loin déjà les premiers monts couverts de neige. Elle finit par s'arrêter lorsque l'eau ne fut plus et que les sabots retrouvèrent la neige si familière qui avait pris possession du Royaume. Elle arrêta net la monture et se tourna à droite pour faire face à l'inconnu. Elle resta sur sa monture mais dégaina. Ce qui l'avait touché à plusieurs reprises étaient de longues aiguilles noires. Elle soupira, alors que la silhouette sombre s'éclairait pour dessiner un visage ainsi qu'un corps. Il s'agissait d'un humain en apparence seulement. La lueur malsaine au fond du regard lui fit vite comprendre qu'il s'agissait d'un démon. Ce démon était bien loin de ses terres, pour ne pas dire à l'opposée. Ce qui était le plus étrange était le pourquoi il la suivait. La créature démoniaque eut un rire froid alors qu'il toisait l'elfe. Cette dernière chargea droit sur lui, mais le démon fut plus rapide. Elle n'eut pas d'autre choix que descendre pour lui faire face. Le sourire de l'humain possédé était difforme et ne cachaient en rien une dentition un peu trop pointue pour qu'elle reste humaine.

Gabriella croupit les genoux et sauta. Elle était tellement rapide que suivre ses gestes étaient difficile, impossible pour un humain. Elle changeait rapidement de position, obligeant le démon à tourner la tête, si pas à se déplacer. Sans qu'il ne le sache, elle lança Zéphyr au vol. Le serpent étant clair en majeure partie, il ne le remarqua pas. La morsure fut rapide! Elle récupéra son serpent, mais à cet instant, le démon l'attrapa fermement par le poignet, la faisant tomber dans la neige, coupée ainsi dans son élan. Elle tomba gracieusement sur ses pieds, les genoux pliés, la tête haute. Elle faisait face au regard sans fond et totalement vide de l'humain qui était possédé. Elle plissa les yeux et le poignarda avec Wind, tandis que le démon enfonça méchamment ses griffes dans la chair de son poignet. Elle s'interdit un cri, sentant une rage montée en elle. Elle n'eut d'autre choix que de dégainer Damoclès et le décapiter sur place. La scène fut épouvantable, brève et ensanglantée. Elle restait frustrée de l'avoir ainsi achevé. Cependant, un démon ne mourrait pas aussi facilement. Elle n'avait éliminé que l'enveloppe. Il restait toujours l'esprit totalement informe du démon. Cependant, sans enveloppe charnelle, un démon était fort affaibli. Elle voulait savoir pourquoi. Elle entendit le rire rauque d'une forme indescriptible, tellement elle était sans forme. On pouvait vaguement y distinguer une pair d'yeux et un sourire beaucoup trop large pour que ce soit réaliste. Il murmura d'une voix venant d'ailleurs

"Nous t'aurons Light, n'oublie pas, cette guerre il y a 60 ans... Tu bruleras en Enfer Light, pour l'éternité..."

La forme disparut instantanément et Gabriella resta perplexe. Cela remontait à sa première guerre. Elle avait tué des gens, elle avait tué parce que c'était ce qu'il lui semblait juste, pire, c'était un ordre, et on ne discutait pas les ordres. Elle n'eut pas trop le temps de se préoccuper de ça. Elle sortit une petite sacoche de sa ceinture et prit une plante en forme de trèfles violet. Elle pressa la plante dont un liquide jaunâtre sortit et le mit sur la plaie de son visage ainsi que sur les marques profondes des griffes. Une fumée étrange en sortit puis tout cessa. Un elfe, que ce soit un guerrier ou un rôdeur avait toujours un genre de kit médicinale pour se soigner des blessures les plus...quotidiennes, tel le poison contenu par les démons. Elle remonta sur son cheval, un peu ébranlée parce qu'il venait de se passer. Il ne s'agissait pas d'une guerre entre deux races, il s'agissait d'un règlement de compte personnel. Mais qu'avait-elle donc fait de si grave? Elle rejeta la tête en arrière, fermant les yeux un instant pour prendre une profonde inspiration. Lorsque ses paupières se relevèrent, elle croisa un ciel triste, à la fois bleu, mais dont les variantes partaient vers un gris monotone, plutôt que vers un bleu écarlate. Ses pupilles devinrent des points, et elle dut se résoudre à baisser le regard, observant le sentier sinueux. Elle ne pourrait pas tout faire à cheval. Elle donna un coup dans les flancs de l'animal, et s'aventura vers une terre déserte, parsemée de danger, rien que par le terrain pentu et irrégulier. Elle devrait être prudente à toutes les grottes qui pourraient cacher un animal ou un ennemi. Elle eut un fin sourire aux lèvres, le vent légendaire de la vallée des glaces l'accueillait, cinglant son visage, sa chevelure partant en arrière, quelques mèches rebelles lui barrant le visage. Elle remonta le plus haut possible le col de sa cape ainsi que son écharpe et continua, alors qu'en haut, le rapace continuait sa ronde, suivant de près le parcours de Gabriella...
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MessageSujet: Chapitre III: Premier contact   La quête du pain-perdu. -Gabriella Del Luna- I_icon_minitimeMar 24 Jan - 14:20

L'ascension du col lui prit deux bonne heures. Elle était ralentie par ce vent glacial qui venait l'accueillir façon plutôt brutale, l'accusant de venir mettre les pieds sur un territoire inconnu. Le vent venait caresser gracieusement les chevilles du cheval, le rendant davantage nerveux, sachant que sa faiblesse était ses fines jambes. Ce souffle de vie, à la fois fascinant et mortel, ne masquait en rien son désaccord de voir ses terres piétinés par une autre race que par les autochtones qui vivent plus haut. Gabriella dut fermer les yeux pour se protéger de ce courant nordique qui s'acharnait sur elle en la poignardant à plusieurs reprises. Sans compter que la neige se trouvant sur les montes étaient balayés sur l'instant pour venir gifler l'elfe et sa monture. La rôdeur du se résoudre de faire une pause, cherchant presque à l'aveuglette, après une grotte assez importante dans laquelle la monture pourrait y entrer. Elle la trouva difficilement, et elle faillait glisser de la falaise. Le cheval était terrorisé, Gabriella était frustrée. Elle n'avançait pas assez vite à son gout, mais elle n'avait d'autres choix que de s'arrêter. Elle ne devait en rien oublier sa philosophie de vie: respecter la nature avant tout et tout animal inspirait la nature, par conséquent, il fallait respecter ses réactions. Elle s'engouffra donc dans une grotte profonde et soupira. Elle voyait la brume sortir de ses narines, tout comme des naseaux du cheval. Il faisait glaciale et quelque stalactites trônaient par-ci par-là. Elle sortit un flambeau, que les elfes utilisaient généralement comme signal de détresse, et l'alluma, essayant de trouver un socle sur lequel le poser. Ainsi illuminé, la grotte ressemblait plus à une crypte, mais beaucoup moins profonde ni aussi grande. Mais la beauté n'en restait pas moins envoutante. Cette atmosphère de plénitude contrastait avec la pression ressentie lors de son ascension. Elle resta submergée par la splendeur de l'endroit avant de sentir le souffle tiède du cheval dans son cou. Elle sursauta et se retourna pour sourire à la bête et lui flatta le cou, passant une main délicate le long de son museau. L'animal grogna de contentement, tout en battant frénétiquement de la queue.

Zéphyr sembla se réveiller et sortit timidement pour venir parcourir le fin cou de sa maîtresse. Elle retira la selle du cheval, déposant des sacs de provisions que toute elfe partant en mission prenait. Partir sans réfléchir pouvait être possible s'il s'agissait de petite distance, mais ici, il s'agissait d'un long voyage. Elle y sortit une couverture beaucoup trop grande pour elle. Elle était cousue de fils d'or tout le long des coins. Pour le reste, elle était en laine et on pouvait y deviner combien les points étaient serrés de sorte à ne perdre aucune chaleur. Elle la déposa sur le dos de la monture, prenant soin de passer le tout par le cou. Elle sortit par la suite un genre de petits bois. Il s'agissait de branches mortes d'une vieilles arbres qui étaient réputés pour sa combustion très lente, permettant ainsi d'avoir un feu sur un plus longue période de temps... Elle l'alluma à l'aide du flambeau et s'installa à même le sol, sortant une petite gamelle qu'elle plaça directement sur les flammes. Elle y jeta des morceaux de viande en se donnant la peine d'en donner à Zéphyr qu'il les engloutit aussi vite que pour le dire. Elle laissa cuir la viande, prenant soin de la garder un minimum bleue et la prie à même les doigts. C'était une vieille habitude, et même si à ses début, elle en eut le bout brûlé, à l'heure actuelle, la peau qui recouvrait les boutes de ses doigts étaient tellement épaisses, qu'elle semblait ne plus sentir la chaleur cramante du feu. Pareil pour sa bouche, son palais avait été percé plus d'une fois lors de combat au corps à corps, il ne restait que ses dents qui pouvaient encore grincer sous la température. Elle mangea ainsi, tranquillement, observant la tempête dehors. Bouger à l'heure actuelle serait du suicide. Il valait mieux qu'elle se repose et qu'elle prenne quelques heure de sommeil. De toute façon, sous un tel blizzard, elle ne voyait strictement rien. Autant sa vue était bien plus développée que celle des humains, autant elle n'était pas un dieu non plus. Elle soupira, à la fois frustrée et soulagée. Elle avait vécu pas mal de chose en à peine deux jours. Entre la chasse du lapin et ce démon qui l'avait poursuivie. D'ailleurs, en repensant à ce combat, elle en eut des frissons.

Ses iris bleues azur se perdirent dans les flammes si crépitantes du feu, ses sourcils se fronçant involontairement, signe qu'elle était perdue dans ses pensées, et surtout dans ses souvenirs. Elle semblait sous l'emprise d'un doute, le doute d'avoir pu faire le mal sans s'en rendre compte. Elle eut une hésitation quant à ce qu'elle aurait pu faire il y a 60 ans. Avait-elle enfreint un traité? S'agissait-il simplement d'un règlement de compte avec ce démon? Aurait-elle tué sa partenaire? Elle se posait trop de question, et pire, la culpabilité venait envahir son coeur, cette faiblesse qu'elle portait quotidiennement, relativisant le bien et le mal, ne se souciant que de la véracité de ses actes. Elle finit par s'assoupir, assise, à même le sol alors que les branches craquaient l'une après l'autre avant de s'éteindre pour de bon. Elle rêva sans rêver. Son coeur battait à toute vitesse. Elle se repassait cette scène, cet humain, qui dans un certain temps du être un vaillant guerrier, remplit de gloire et de courage. Il devait avoir un certain succès avec les femmes avec ses yeux aussi gris que la pluie, cette balafre qui lui traversait le visage, lui donnant un côté tellement viril. Comment diable avait pu-t-il se laisser tenter par un démon, jusqu'à se lier avec? Etait-il possible que le démon se soit attaché à l'humain et que par inadvertance, elle ait tué sa bien-aimée? Ce cauchemar assombrissait son coeur et ses convictions. Elle était fiévreuse et ce fut un hennissement du cheval qui la réveilla en sursaut. Le jour s'était levé, abordant fièrement un soleil flamboyant. Gabriella plissa des yeux et sortit voir le paysage. C'était sublime, le soleil se reflétant sur ces petits cristaux de glace, donnant une brillance de mille et une couleur, tel un diamant. Elle rangea ses provisions, mis la selle sur la couverture, récupéra Zéphyr et continua sa route. La neige semblait les accueillir. L'elfe leva la tête vers le ciel. Le soleil était au zénith. Elle fit accélérer la bête dont la foulure devint plus longue, plus rapide aussi. Elle arriva au sommet trois heures plus tard. Elle était face à une étendue de glace, qui auparavant était un océan d'une beauté dévastatrice. Il y avait des créatures marines aussi splendides et fascinantes les uns que les autres. Le bleu si métallique de la glace s'étendait à l'infini. Le calme absolu semblait soudainement si pesant...

Elle avança, ne sachant comme réagir. Elle se sentait observée. Elle ignorait si dégainer son épée serait une bonne idée. Elle voyait le fameux croc dont la prêtresse parlait. Il était à 14h par rapport à elle. Elle prit la direction, ne bronchant pas, regardant devant elle, la tête haute. Son instinct de guerrière lui disait qu'une altercation n'allait pas tarder... Elle entendait les pas de sabots s'engouffrer dans la neige. Même si le bruit était feutré, il était déjà trop important. Elle plissa les yeux. Il lui sembla avoir aperçu un humain. Cela avait été furtif, mais elle préférait jouer l'innocente. Elle continua vers l'Est, vers le fameux croc. La forme imposante du roc se faisait plus nette à chaque pas. Il ne fallut pas dix minutes pour qu'un cercle se forme autour de l'elfe et sa monture. Elle fut obligée de s'arrêter. Un homme s'avança, le regard froid, la démarche assurée, les épaules larges, signe qu'il combattait régulièrement. Il se planta devant elle, brandissant une lance dont la pointe semblait ne faire aucune pitié face à l'ennemie. Il toussota et demanda d'une voix rauque

"Femme, que viens-tu faire ici? Tu es sur nos terres, va-t-en!"
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MessageSujet: Chapitre IV: L'affront d'un honneur perdu   La quête du pain-perdu. -Gabriella Del Luna- I_icon_minitimeVen 27 Jan - 12:12

La voix si basse de l'homme semblait avoir repoussé le soleil du midi pour laisser place de fin nuages gris qui venaient assombrir l'étendue glacée. Le silence était entre coupé par un vent venant de l'Est. La chevelure si soyeuse de l'elfe s'en alla dans le vent, telle la crinière d'un cheval épris d'une fougue indescriptible. L'homme semblait imposant et se détachait nettement de ses semblables. Il était grand, large, son visage barré d'une balafre impressionnante, et ses mains étaient gigantesques. Non qu'il soit un géant, sa carrure restait impressionnante. Il ne semblait craindre ni le froid, ni la mort, encore moins la solitude. Son âme de guerrier était vaillante, son corps solide, son cœur brisé. Un homme d'une telle froideur n'était pas aussi distant et inconscient s'il n'avait eu une perte sentimentale dans sa vie. Gabriella ne broncha pas, fronçant juste les sourcils. Elle semblait si chétive, fragile, mais elle ne manquait de grâce et son visage trahissait une arrogance naissante. Son visage fut secoué d'un léger rire moqueur avant qu'elle ne réponde, plus ou moins outrée

"Comment pouvez-vous me dire une chose pareille? Regardez-vous! Vous n'êtes que l'ombre de vos échecs redondants. Je viens en mission, croyez-moi, je n'aurais pas fait le détour juste pour voir les ruines d'une civilisation, qui autrefois, était si impressionnante!"

L'homme grogna et le groupe suivit, parlant à voix basse, ne masquant pas la révolte qu'avait causé ces simples mots. Les guerriers se toisaient les uns les autres, se jugeant, observant qui pourrait faire face à l'elfe ou non. Le leader, l'homme balafré ne dit rien, mais ses yeux gris, si profonds, parlaient d'eux-mêmes. La remarque l'avait piqué au vif sans pour cela le révolter. Il avait conscience que ce qu'avait dit la rôdeur était vrai, mais le simple fait de raviver de tels souvenirs restait douloureux. Il se revoyait, quand cette neige n'était qu'une ile glacière et que leur palais se tenait en haut des cols, majestueux, et lui, s'agenouillant devant un homme qui qu'il considérait comme un roi devenu sénile avec le temps. Et puis cette neige tomba, un étrange neige, un matin tout aussi mystérieux. Le pseudonyme roi devint fou, et pour préserver leur peuple, ils n'eurent d'autre choix que de le tuer. Depuis, ils vivaient reclus, leur palais étant réduit à être condamné. On pouvoir percevoir quelques restes dont le fameux crocs qui était en réalité dans le temps une tour aux ornements fascinants. Avec le temps, la neige, le froid, l'érosion avait sculptée cette tour en un immense croc. Cette forme, peu gracieuse, était le témoin clé de la chute d'une grande nation du Royaume. L’elfe regardait patiemment l'homme, ignorant son nom. Ce n'était pas vraiment utile en cet instant de tout façon. Elle finit par lâcher un long soupir, signe d'une certaine lassitude, tandis que dans le ciel qui s’obscurcissait, le rapace poussa un cri aigu. Personne n'y fit attention, excepté Zéphyr qui se mit à bouger au niveau de la poitrine de Gabriella. Le serpent sortit la tête, sa langue fourchant rapidement, signe de panique. Les hommes qui entouraient l'elfe reculèrent d'un pas, effrayés. Seul le chef semblait tenir bon, ayant pris une posture fière pour faire face à l'être de la nature. Il s'avança, au contraire de ses compagnons et demanda directement

"Que veux-tu, toi qui a traversé les Terres pour venir ici? Et qui t'envoie?"


Une pointe de soulagement apparut dans le fond des prunelles si bleues de l'elfe. Elle secoua la tête, lâchant la prise sur les rênes. Elle savait très bien que le cheval ne risquait pas de s'enfuir, il était aussi terrorisé que les hommes qui regardaient maintenant la scène avec une curiosité malsaine. Elle renifla doucement, sentant l'odeur suave et forte de l'homme en face d'elle. Se laver ne semblait pas faire partie des priorités de survie de ce peuple. Elle regarda autour d'elle et finit par répondre de sa voix mélodieuse mais qui ne cachait rien sa méfiance

"J'ai été envoyé par la Prêtresse pour récupérer une recette concernant du pain perdu..."

A ses mots, c'était un peuple entier qui se soulevait dans la révolte. Des cris, des jurons, des gestes amples montrant la colère, des proliférations envers les anges, tout y passa. La rôdeur prit conscience qu'en ces terres, les anges étaient assez mal vu, pire, vouloir prendre leur savoir semblait le pire sacrilège qui puisse exister. Le chef fronça les sourcils, encore une fois, ses yeux gris perçant le regarda de l'elfe. Il voulait s'assurer qu'il ne s'agissait pas d'un canular, ou d'une blague de très mauvais goût. Cependant, la rôdeur ne cillait pas, signe qu'elle ne mentait pas. Sa respiration restait égale, sa position toujours aussi droite, alors que son visage restait figé dans une perpétuelle expression de frustration mélangée à de la lassitude. L'homme soupira doucement, laissant filer un fin filet de vapeur de sa bouche. Sa barbe, coupée à la va-vite, semblait cacher d'autres cicatrices, alors que ses lèvres gercées témoignaient d'une vie rude, sans pitié. Ses mains, dont chaque extrémité était remplie de crevasse trahissait un travail manuel, et ce fut à ce moment que Gabriella se souvenu que l'ange lui avait dit qu'ils vivaient de pêche. Faire des filets, ou lancer des lances, aller à même dans l'eau pour étouffer certaines espèces dans l'eau glaciale, ce mode de vie avait épuisé ces humains. Cependant, ils restaient téméraire, ne voulant perdre le peu de dignité. Gabriella se demandait s'il y avait des femmes ou encore des enfants. Elle sortit de ses pensées par la voix rocailleuse mais douce de l'homme

"Les Anges nous ont abandonné lors de notre déclin. Ils ne nous donnèrent aucune mission pour pouvoir survivre dans cette époque glacière. Et après tu oses nous dire que la Prêtresse en personne t'a demandé de venir chercher NOTRE recette, NOTRE savoir? Qu'elle vienne en personne nous la demander, si bien sûr il lui reste une once de courage ou même d'honneur!"

L'homme siffla et ses hommes se regroupèrent. Il n'y avait pas eu d'attaque, mais l'échec que ressentait à présent l’elfe était bien pire que la balafre profonde qui traversait le visage de l'homme. Comment osaient-ils la laisser là? Le manque de diplomatie faisait défaut en cet instant à la rôdeur. Elle ignorait comment elle devait prendre toutes les informations qui lui avaient été donné. L'ombre d'un instant, elle avait pensé que l'Ange était trop fragile et ne survivrait pas dans de pareilles conditions. Mais d'après ce peuple déchu, il semblait que l'abandon céleste était la cause de tension entre la Tour et ces guerriers. Elle donna un coup sec dans les reins de sa monture et fonça vers le groupe qui s'en allait vers le Croc que l'ange lui avait décrit. Elle ne pouvait pas laisser cette occasion passé. Elle rattrapa facilement le groupe. Le cheval montrait des signes de faiblesse et elle n'eut d'autres choix que de combler la distance à pied. Ses bottes semblaient si fragiles sous ce froid polaire. Elle marchait rapidement, tirant presque sa monture comme s'il s'agissait d'un poids plus qu'autre chose. Le vent se faisait plus violent, et la luminosité allait faire place à un blizzard, comme hier. Elle mit une main en visière, s'accrocha fermement à la longe qu'elle tirait. Elle remarqua des petites lumières au loin, signe que des humains vivaient là. Ca devait être le village dont lui avait parlé la prêtresse. Elle continua à avancer malgré les fouets de neiges qui tentaient en vain de trouver une ouverture pour la blesser. Elle se rendit compte que le temps aurait pu l'achever si elle ne possédait pas un instinct de vie plus développé que la norme et que sa cape ainsi que son écharppe l'avait protégé de ce vent mordant. On ne pouvait pas en dire autant du cheval qui hennissait mais dont le cri se perdait dans la violence du courant de l'Est. La bête semblait souffrir, peut-être une légère foulure à la cheville antérieure droite. Au fur et à mesure que ses pieds foulaient la neige, les lumières devenaient de plus en plus distinctes. Ses lèvres étaient gercées, formant des crevasses douloureuses qui s'ouvraient malgré que la rôdeur passait régulièrement de la salive dessus. Elle ressentait le froid, comme lorsque la mort vous poursuivait de près lors d'un combat. Il s'insinuait partout, pire qu'une maladie, pire qu'un virus ou une douleur musculaire. Elle finit par arriver au village. Il était petit et parsemé d'igloo. L'image était fascinante et magnifique. On aurait dit de petites boules de glace lumineuse flottant sur un tapis de cristaux. Le chef l'attendait de pied ferme, une épée à la main.

Gabriella comprit très vite qu'il s'agissait d'un duel. Elle ne pourrait rentrer que si elle remportait ce combat. Cependant, les hommes étaient naïfs. Elle n'était pas guerrière, certes, mais elle possédait certaines capacités physiques que de simples humains n'avaient pas. Les deux seuls défauts pour elle était la neige et le fait que Zéphyr ne serait d'aucune aide. Elle dégainé donc Damoclès et la lame brilla sous les reflets des lumières. Le vent se faisait violence jusqu'à réduire la vue à quelques mètres. Essayer de voir où se trouver l'ennemie serait du suicide. Elle devait se fier à son instinct, et sentir les "ondes", sentir les odeurs environnantes. Grâce à cette technique, elle put parer un coup venant sur la droite. Elle reconnut immédiatement la force puissante de l'homme. Les coups étaient directs, francs, mais surtout, mortels! Bien, s'il voulait jouer au jeu à la vie à la mort, elle était partante. Elle plissa les yeux, et suivit tous les mouvements de l'homme. Son avantage était qu'elle était plus légère, elle laissait moins de trace, sans compter que sa souplesse n'avait rien de comparable avec la disgrâce des gestes du guerrier. Elle devait frapper peu mais bien. Elle suivait donc les traces profondes dans la neige et sentit un vent venir effleurer son avant bras. La cape se déchira mais l'armure tint bon. Par réflexe, elle sortit sa dague, et l'enfonça dans le poignet du guerrier qui retenir un cri de douleur, cependant le léger grognement ne passa pas inaperçu. Elle rangea Wind dans sa ceinture et tourna Damoclès sur elle-même. La vitesse de la lame permettait de chasser temporairement la neige, rendant la visibilité plus clair. Elle vit l'homme, et vit surtout le sang dans la neige. Elle bondit à droite, à gauche, encore plus à gauche et donna un coup franc sur la lame du chef. Le bruit des deux métaux fit un crissement horrible. Mais le peuple avait tellement peu de visite que les armes de guerre n'avaient pas été spécialement entretenue. L'elfe n'eut pas besoin de plus de détail pour se rendre compte que la lame s'oxygénait, et "étouffait" l'alliage de l'arme. Le second coup fissura l'arme, et le troisième se figea dans la poitrine, entre le sein même de l'homme et l'épaule Le cœur n'était pas touché, mais la douleur était cuisante. Mais le guerrier ne semblait pas avoir dit son dernier mot Ses mains gigantesques tint la lame prisonnière, obligeant un corps à corps entre l'elfe et lui. La rôdeur fit la grimace. Par chance elle avait toujours Wind. Tout ce combat pour un honneur, mais pas pour la recette. L'homme chargea sur elle, l'épée figée dans sa poitrine. Il l'attrapa sèchement pour l'épaule et la força à s'écrouler dans la neige. La force était impressionnante, pire que si la gravitation avait changé. Elle se sentit projetée dans ce tapis si froid, incapable de riposter. La neige amortit sa chute, mais son corps se tordit sous le poids de l'homme lui tombant dessus. Il la prit pour le cou, le serrant sans remord et dans un geste de désespoir, elle le poignarda dans le cou, transperçant l'artère. L'homme ne lâchait pas prise, et Gabriella sentit le manque d'oxygène. Elle sentait battre son cœur à un rythme fou, l'écho de chaque battement la rendant davantage folle. Sa vue se brouillait, alors que ses membres, sous le froid et le manque d'air, s'enkilosaient les un après les autres. Elle devait vivre, elle devait ramener cette fichue recette. Elle réussit à déglutir et sortit Damoclès du cou large de l'homme. Le sang gicla en abondance, venant arroser son teint lunaire. La source de chaleur lui permet de rester éveillée. Elle goutait l'arôme âpre du sang venir, sans qu'elle ne le veuille, s'insinuer aux commissures de ses lèvres. Elle ouvrit les yeux, sentant que la pression sur son cou si fin, se relâchaient. L'homme, dont le poids était pire qu'un cheval mort, n'était déjà plus de ce monde. Elle toussa violemment, elle venait de respirer trop rapidement, et son cœur avait du mal à reprendre un pouls régulier. Le froid était toujours aussi mordant et elle avait cette horrible sensation que sa trachée était toujours compressée comme si ce vaillant guerrier l'avait défoncée à jamais. Elle avait l'épaule par laquelle il avait empoignée, complètement déboitée et de sales hématomes à droite à gauche. Quand elle se retourna pour arracher Damoclès sur le corps du défunt, elle remarqua les regards horrifiés des villageois.

Les hommes de toute à l'heure semblait craindre l'elfe plus qu'autre chose alors que les femmes pleuraient leur héros. Gabriella venait de réduire en un instant tous leurs espoirs. Ce n'était pas ce qu'elle voulait, non, cette réaction si peureuse de ce village, ce sentiment d'abandon, jamais elle ne l'avait souhaité. Les femmes essayaient de garder un minimum de dignité, alors que la haine envahissait peu à peu le cœur de l'elfe. Tout ça c'était de la faute de cette fichue prêtresse. Elle devait bien jubiler dans sa tour, protégée de ce froid mordant et mortel. L'elfe s'effondra à genoux, et dans un dernier geste, vint baisser les paupières du mort. Cet homme ne méritait pas un tel destin, mais, l'instinct de survie de l'elfe était une arme pire qu'une lame d'épée. Elle soupira, perdant un instant la notion du bien et du mal. Elle se rappela le pourquoi elle était là et se leva doucement. Elle chercha après sa monture qui s'était réfugiée sous un porche, dans le village. La bête ne bougeait plus, comme pétrifiée. La rôdeur courut vers elle, paniquée. Les villageois hurlèrent en la voyant passer près d'eux. Les femmes s'en allèrent pour se cacher dans leur foyer tandis que les hommes se serraient les uns contre les autres, se donnant des allures qui se voulaient dignes. Gabriella arriva à auteur du cheval pommelé qui respirait de plus en plus mal. Elle caressa le front de la bête. Si elle ne faisait pas quelque chose rapidement, la monture allait mourir hypothermie! Elle retourna en quelques sauts gracieux vers les hommes et dit froidement tout en trahissant une certaine difficulté à articuler

"Il...faudrait vraiment...aider ma montu..re. Elle va...mourir, je m'en ir..ai demain si vo...vous me donnez...la...re...recette."

Le froid avait atrophié sa mâchoire et les gerçures de ses lèvres n'arrangeaient rien. Très vite, un groupe de trois se détacha des rangs et emmena le cheval dans ce qui semblait être une écurie. Cette dernière était vide, signe que toutes les bêtes étaient mortes, suite au déclin du peuple et de la neige éternelle. Ils épongèrent la bête avec de l'eau tiède et lui donnèrent à manger. En échange, elle leur donna de la viande. Il n(y avait aucune parole échangée, juste un silence un peu trop lourd. Un silence qui trahissait un deuil sans fin, un silence qui marquait un jour pour le restant des jours de ces villageois. L'elfe se rendit compte du mal que cette mort soudaine avait causée. Elle soupira et fit face aux hommes en murmurant

"Je suis désolée..."

Personne ne lui répondit, mais on pouvait distinguer une lueur de respect dans certains regards. Ils lui reconnaissaient son courage et sa sincérité. Ils lui donnèrent une chope remplie d'un alcool fort pour qu'elle puisse se réchauffer et mangèrent ensemble la viande qu'elle lui avait donné. La nuit semblait infiniment triste. Les étoiles ne brillaient même pas, couvert par un fin voile de nuages qui ne voulaient quitter la vallée glaciaire. Gabriella n'osait pas vraiment croiser le regard de ses hommes dont l'âme n'avait en rien changer avec le temps. Elle décida de dormir avec sa monture. Un homme vint la trouver. Elle le reconnut rapidement, il s'agissait un des trois qui avait sauvé sa monture. Il lui apporta un étrange parchemin et dit, d'une voix brisée

"Voici la recette. Par pitié, partez aux Aurores et ne revenez jamais!L'unique fois où vous pourrez venir sera pour nous annoncer la mort de la prêtresse, avant ça, ne franchissez même plus le col des montagnes, nous vous tuerons sur le champs!"

Gabriella hocha la tête, signe qu'elle était d'accord avec ce compromis. Elle se plia sur elle-même, revoyant le chef du village, si fier, si fort, à sa façon, si majestueux. Qu'allait devenir ce village sans un homme comme lui? La rôdeur ne se pencha plus vraiment sur la question. Ses yeux se fermèrent, alors qu'elle sentit la chaleur du cheval venir l'entourer. La monture s'était couchée, venant renifler négligemment sa chevelure. Elle grogna comme pour lui souhaiter bonne nuit et le noir absolu se fit dans l'esprit de l'elfe. Elle était épuisée, et terrassé par un trop plein d'émotions....
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MessageSujet: Chapitre V: Que Dieu entende sa prière   La quête du pain-perdu. -Gabriella Del Luna- I_icon_minitimeMar 31 Jan - 14:36

Le sommeil de l'elfe fut mouvementé. Elle ne sut dire si elle avait rêvé ou cauchemardé, se repassant sans cesse la mort du leader de ce petite village. Elle revoyait ces expressions de désespoir comme si le déclin même de ce peuple autrefois glorieux, n'avait pas suffit. Elle ressentait encore la peine des femmes, alors que les enfants, encore fort jeunes, semblaient perplexes de cette tension qui planait actuellement sur ce village glacier. Il était devenu si petit qu'il en avait disparu de la carte. Etait-ce pour cela que personne ne leur avait porté secours ou tout le monde pensait que cette civilisation avait péri lors de la tombée funeste de la neige? Quoiqu'il en soi, elle devrait avoir une discussion avec la prêtresse. Elle venait même à douter de l'admiration aveugle dont la rôdeur avait fait preuve face à l'ange céleste. Elle venait à remettre en question l’apologie du bien et du mal. Elle n'avait eu qu'une version de l'histoire, il serait intéressant d'en avoir l'autre. Cependant, elle avait conscience qu'elle ne pourrait ni faire confiance à l'une ni à l'autre. La seule preuve qu'elle avait eue était cette chute de gloire en l'ombre d'un combat à la mort. Gabriella, les yeux à peine ouverts, caressait son cou, ressentant encore fortement la pression de la main de l'homme. Elle avait encore du mal à déglutir, tellement la force avait laquelle il l'avait serré était...puissante. Elle toussota, et la monture grogna, remarquant que l'elfe était réveillée. La rôdeur ignorait l'heure, mais le froid si mortel semblait s'être adouci. Elle jeta un oeil à travers les fenêtres en hauteur de l'ancienne écurie. Il faisait encore noir, mais l'épaisseur des ténèbres semblait moins dense que celle dans son sommeil. Elle finit par se lever, péniblement. Elle ressentait une douleur aigüe au niveau de l'épaule. Son bras était à moitié atrophié. Elle n'aurait pas du se rouler en boule... Les muscles s'étaient figés dans une certaine position et tenter de les réchauffer risquerait de les déchirer. Elle soupira alors qu'elle fit lever la monture. Elle tenait encore fermement la recette dans une main, alors que de l'autre, elle tirait la longe, sortant de force le cheval pour combattre une nouvelle épreuve: le retour vers la tour. Elle ne sut dire pourquoi, mais elle ne voulait pas y retourner et croiser encore la grâce divine de cet ange. Elle venait même à détester ses gestes si doux et délicats, son regard chaleureux et son parfum qui rassurait n'importe quel être de ce Royaume. La tuer serait inutile, surtout, qu'au fond, elle ignorait réellement les causes de ce déclin.

Il était aussi fort probable, que par fierté, ce village se soit fait passer pour la victime d'une quelconque cause. Quoiqu'il en soi, elle devait reprendre la route avant que les fins rayons du soleil ne viennent caresser ces maisons de glace. Ce village était pittoresque, reposant en paix sur un tapis blanc. La neige était importante, et si elle voulait éviter la moindre tempête, elle devrait regagner la terre ferme rapidement. Elle remarqua que chacune de ses étapes lui avait porté certaines vérités, qu'elles soient plaisantes ou non. Elle s'étira doucement, évitant de réveiller une douleur pinçante dans son bras et ouvrit la porte de la grange. L'air froid du matin vint la sonner. Elle ressentait une brise sèche venir lui engloutir le visage. Elle releva le col de sa cape, mit son capuchon et avança lourdement dans la neige. Malgré sa légèreté, elle piétinait sous cette masse de coton blanc. Le cheval, plus lourd, souffrait littéralement. Ses chevilles fines se faisaient mordre par le froid tandis que le vent lui déchirait une brume légère des naseaux. Monter maintenant serait du suicide. La bête n'était pas au meilleur de sa forme, et lui imposer un poids sur son dos ne ferait que les ralentir. Elle inclina la tête vers le ciel encore sombre et quitta le village, sans un regard en arrière. Le poids d'un fardeau de culpabilité pesait sur ses épaules mais elle devrait vivre avec. Porter des accusations serait assez mal venu. Elle traversa la plaine glaciaire où même une simple herbe ne poussait pas. Elle dut mettre près de 3 heure pour regagner le col. Vu d'en haut, cette descente semblait l'amener droit en Enfer. Le terrain semblait encore plus pentu et elle devrait prendre garde et ne pas glisser, tout comme à retenir le poids de sa monture si cette dernière venait à perdre l'équilibre. Elle déglutit et prit son courage à deux mains. Elle avança à tâtons, essayant de sentir là où le terrain semblait ne pas les trahir sous un éboulement inattendu. La descente fut longue, tellement longue que le soleil qui était apparu il y a à peine deux heures venait disparaître sous une légère brume. La tempête allait revenir. Ce blizzard de neige coupante, ce courant d'air froid qui ronger le peu de peau qui recouvrait votre être. Elle enchaîna le pas, plus sûre, plus rapide, retenant sa monture et lui parlant pour la rassurer. Zéphyr était bien au chaud contre sa poitrine, ne voulant risquer de mettre son nez dehors et en mourir de froid. Gabriella ne tremblait pas, et elle en oubliait doucement la douleur. Il lui fallut tout de même deux bonnes heures pour regagner la terre ferme qui longeait le bois des fées.

Etrangement, elle se sentait soulagée d'avoir quitter les monts glacées pour revoir le cours d'eau gelé par endroit. Elle se trouvait à quelques pas de sa rencontre un peu douteuse avec ce démon. D'ailleurs, maintenant qu'elle s'en rappelait, elle se rendit compte qu'elle ignorait l'identité de ce dernier. Il avait disparu avant même qu'elle n'ait plus poser la moindre question. Elle fut prise d'un réflexe un peu...particulier: elle chercha du regard le cadavre de l'homme qu'elle avait décapité. Et comble du comble, il avait disparu. Serait-il possible qu'il ait été mangé? Ou ce vide était du à de la magie noire? Quoiqu'il en soi, se poser des questions était inutile, surtout pour retourner au centre du royaume. Elle remonta tant bien que mal sur sa monture et donna un coup léger sur les flancs de la bête. Cette dernière avança, un peu en colère de ne pas avoir encore mangé. Elle devrait attendre d'atteindre les prairies fleuries pour pouvoir reprendre des forces. Traverser la lisière avec le bois des fées fut rapide. Elle ne rencontra pas de problèmes majeures. Elle n'eut pas de mauvaises surprises, comme elle en redoutait. C'était comme si sa voie était toute tracée. Même si elle en avait pas conscience, le rapace la suivait depuis le début de sa quête. Elle ne ressentait pas sa présence, ou du moins, elle ne ressentait pas une menace. Son attention ne fut attirée qu'une fois qu'elle entendit le cri perçant de l'oiseau. Elle leva la tête et elle le vit enfin, tournoyer au-dessus d'elle. Etait-ce possible que cet aigle la suive dans le seul but de pouvoir dévorer son serpent venimeux? Elle posa une main sur sa poitrine, s'assurant que son compagnon s'y trouvait toujours. Elle fut rassurée de sentir les ondulations de l'animal, lui répondant gentiment. Elle donna un coup plus sec à sa monture pour qu'elle parte au galop. Le jour déclinait rapidement lorsque l'hiver se faisait éternel. Sans compter que les températures se faisaient capricieuses et avaient tendance à se laisser aller dans les négatifs. Ce ne serait pas le moment de se retrouver prisonnier dans de l'eau gelée. Par sécurité, elle sortit le cheval du cours d'eau pour qu'il regagne la terre ferme. Cependant, elle fut ralentie par des troncs jonchant le sol. Elle ne devait pas non plus se perdre dans les bois. Elle vit au loin une longue plaine uniforme parsemée de petits bouts rectilignes sortant du sol.

Le vent de l'Est se faisait ressentir et le cheval lui ressentait son estomac vide ainsi que l'odeur de diverses herbes, droit devant lui. Sans qu'elle ne le veuille, la monture tira sur ses dernières forces et plongea droit sur la prairie. Gabriella sourit, rassurée aussi d'avoir atteint une étape qui la rapprochait de la fin de sa mission. Elle arrêta sa monture dans le petit bosquet. Elle ne pouvait lui fournir de l'eau tiède mais les bois les protégerait du vent. Elle soupira, flattant l'encolure de la monture et la laissant manger de pauvres herbes qui avaient tant de mal à percer l'épaisse couche de neige. Comme pour l'allée, elle rassembla du bois là où elle pouvait en trouver et alluma un feu. Etant affaibli, elle n'eut d'autre choix que de se rabattra sur une couverture qui se trouvait dans son sac à vivres. Elle l'étala sur le sol et s'enroula dedans. Elle sortit une petite gamelle ainsi qu'un reste de viande. C'était ses dernières ressources mais demain serait la dernière étape. Elle remettrait la recette et retournerait dans son milieu naturel. Le froid lui donnait la chair de poule et elle sentait le parchemin venir la gratter à l'intérieur de sa cape. Elle sortit le fin bout de feuille et le contempla. Elle aurait été curieuse de savoir ce que cachait ce savoir mais après ce qu'il venait de se passer, elle avait juste envie de le brûler dans ses flammes si affamées. Elle soupira, et la rangea en lieu sûr. Elle finit par manger, et Zéphyr sortit enfin le bout de son museau. Le serpent glissa pour venir s'enrouler autour de son cou et sa maîtresse lui céda à contre coeur quelques morceaux de viande. Elle s'allongea, se roulant comme une enfant dans l'épaisse couverture en sorte de laine, et s'endormit. Ses paupières étaient crispées et on devinait facilement que sa nuit allait encore était mouvementée....
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MessageSujet: Chapitre VI: La recette de la vérité   La quête du pain-perdu. -Gabriella Del Luna- I_icon_minitimeMer 1 Fév - 17:55

Elle ne sut dire pourquoi, mais elle ne dormit pas vraiment, du moins, jusqu'à un certain stade. Elle fut attirée dans le monde des rêves et ce sentiment apaisant la rassura mais très vite, ça tourna au cauchemar. Elle se voyait chevauchant la forêt, des biches à ses côtés avant que le visage si divin de la prêtresse vint transpercer cette image magnifique. Elle se tenait au milieu de la forêt, lui souriant. Elle ne semblait pas mécontente, mais on perçait, au fond de ses iris de pluie, une pointe de frustration. Par respect, Gabriella arrêta sa monture, interrogative sur la venue subite de l'ange. La prêtresse était toujours aussi posée, calme, légèrement habillée, sa chevelure d'or se confondant avec les rayons flamboyants du soleil. Elle ne semblait pas surprise par le regard froid et perplexe de l'elfe. Elle lui sourit avant de lui dire, de sa voix douce mais assurée

"Bonjour Gabriella..."

Etrangement, dans ce rêve, l'être céleste semblait connaître l'identité de la rôdeur. Sans savoir pourquoi, son coeur se mit à battre plus vite. Elle était à la fois curieuse et effrayée. Curieuse d'en savoir davantage mais apeurée à l'idée de savoir la vérité sur ses dires. Elle descendit de sa monture, faisant face à l'ange. Elle ne s'agenouilla pas devant la prêtresse, jugeant que cette dernière était sur ses terres et que c'était à elle de faire preuve de respect. Cela pouvait sembler déplacé mais la fierté des elfes était tellement écrasante que s'abaisser à saluer un être de lumière semblerait fort mal venu! Gabriella sentait son coeur venir frapper sa poitrine, tel un bélier essayant de défoncer une porte trop solide. En rêvant, l'elfe semblait oublier le froid, ressentant les rayons si chaleureux de cet étrange mirage. On pouvait deviner encore une fois ce crispement involontaire de ses paupières, alors que son corps se raidissait. Dans son rêve, l'ange soupirait doucement avant d'ajouter

"Je suppose que tu as des questions à me poser, n'est-ce pas?"


Gabriella ne savait pas si elle devait jouer la carte de la méfiance ou plutôt masquer ce sentiment de honte pour paraître désinvolte. Elle inclina la tête sur le côté, son regard azur ne quittant pas celui si pastel de l'être ailé. Elle ne broncha pas, ne sourit pas, elle se contenta de rester immobile un certain moment. Elle se mit à soupirer à son tour, sentant Zéphyr venir pointer le bout de son museau, aussi curieux que sa maitresse. Son attitude était agressive, mais dans les limites du respect. Jamais le serpent ne se serait permis d'attaquer un inconnu sans recevoir un ordre de la bouche de l'elfe. Gabriella déglutit lentement, se repassant en flash back, l'ombre d'un sifflement, la mort du chef du village. Elle finit par dire, d'une voix qui ne cachait absolument pas sa colère

"Pourquoi m'avez-vous caché la raison réelle de cette recette? Cette recette n'était qu'un prétexte n'est-ce pas? Que vouliez-vous me cacher à ce point pour m'envoyer sur les terres glaciaires et mortelles pendant que vous restiez gentiment dans l'ombre de la tour?"

Ses mots étaient hachés, son ton était agressif mais jamais elle ne leva un mot plus haut que l'autre. Son regard bleu, devenu aussi froid que dans les vallées de glace, transperçait littéralement l'ange. D'ailleurs, elle se demandait même si la prêtresse avait une identité. Personne ne connaissait son nom, peut-être pour éviter une mort subite? Elle fronça les sourcils, le temps s'étant soudainement arrêté. Dans la réalité, ses mains bougeaient toutes seules, serrant les poings de rage. On pouvait même entendre sa respiration s'accélérer au rythme de son rêve. La prêtresse ne semblait pas spécialement surprise de sa réaction. Elle lui sourit, un sourire non de chaleur, plutôt un sourire amusé. Que pouvait-elle donc bien trouvé d'amusant dans la situation? Gabriella lui jeta un regard courroucé. L'ange répondit enfin

"Le coeur des hommes peut-il être aussi fiable que celui des Cieux? Tu as une part de la vérité, mais souhaites-tu vraiment la connaître? Ou la fissure que tu as créé te suffit?"


L'elfe dut se retenir de se jeter sur elle pour l'étrangler de ses mains. Une fissure qu'elle aurait créée? Comment osait-elle dire ça? C'était sa vie contre celle de l'homme! Et après, sous ses airs d'ange céleste, elle venait lui flanquer ça en pleine figure? Ses poings se serrèrent et elle du retenir un cri de rage. Si seulement elle n'était pas prêtresse mais une simple humaine, elle l'aurait poignardée et mutilée sans regret! Mais aux yeux de bon nombre d'hommes, l'ange était un pilier important dans leur vie. Gabriella tenta de retrouver son calme, respirant calmement, alors qu'à l'intérieur, c'était bien pire qu'une tempête de neige! Elle ferma les yeux un instant, cherchant en vain une once de compassion face à l'ange. Quand elle rouvrit les yeux, elle remarqua que l'ange avait disparu. C'était quoi ce délire? L'elfe regarda à droite et à gauche. Elle sentit une légère brise tiède venir lui caresser le visage. Elle leva les yeux au ciel et vit le même rapace qu'elle avait remarqué avant de monter le col et aussi lors de son retour vers la prairie fleurie. Elle était perdue. Par la suite, lorsque son regard revint vers les arbres, elle revit le démon, du moins, l'homme possédé. A côté de lui se trouvait l'homme du village qu'elle avait tué. Serait-il possible que...? Non, impossible! L'homme qu'elle avait décapité et l'homme du village ne pouvaient pas être "pareils"? Le démon informe qui était sorti du corps du premier n'avait pas pu se trouver dans celui du second? Serait-ce une manipulation? Une hallucination visuelle? Maintenant qu'elle regardait de plus près, il y avait une certaine ressemblance: les deux étaient de larges carrures, et comme elle le pensait, tous les deux étaient guerriers mais physiquement, ils ne se ressemblaient pas. Seuls les attitudes étaient pareilles. Qu'est-ce que tout cela signifiait? Le démon la poursuivrait-il jusqu'en Enfer? Avait-elle tué un homme innocent pris sous l'emprise du mal? Sans qu'elle ne puisse se poser davantage de questions, les deux hommes se jetèrent sur elle, l'un avec une épée, l'autre avec une dague. Ces armes étaient celle de la rôdeur. Comment? Pourquoi? Les deux assaillants allaient lui tomber dessus d'un moment à l'autre. Elles les entendaient ricaner tout en répétant d'une voix glaciale et grisante, tel un disque rayé

"Nous t'aurons Light, nous t'aurons... Tu vas mourir Light, nous t'emmènerons en Enfer"

Avant que les deux hommes ne soient sur elle, elle se réveilla. Elle prit une grande inspiration, sentant son corps entier trembler. Sa respiration était haletante et elle sentait la sueur perler son front. Elle eut du mal à déglutir. Il lui fallait des réponses. Elle devait voir un devin, n'importe quoi, mais elle voulait comprendre. Etait-il possible que l'ange savait depuis le début qu'elle tomberait sur un démon? Etait-il possible que ce cauchemar ne soit pas le fruit du hasard? Quand son souffle revint à la normal, elle se redressa. Il faisait encore nuit, elle devait encore se reposer avant de terminer sa dernière chevauchée. Elle soupira, craignant de retomber dans ce rêve horrible. Elle se rallongea, tremblante, fermant les yeux. Dès qu'elle se sentait partir dans un sommeil profond, elle sursautait pour se réveiller. Autant dire que le reste de la nuit ne fut....pas réparateur. Elle finit par se lever, frustrée de ne pas avoir pu trouver une paix intérieure. Elle soupira, réveillant sa monture. L'aube allait bientôt arrivée, avec son soleil timide et son ciel partant dans une teinte violette pour partir rapidement dans des couleurs monotones grises, blanches, parsemées de bleus étouffés. Elle monta rapidement à cheval et donna un coup sec sur les flancs pour la dernière ligne droite. Son trajet ne rencontra aucun obstacle mais son rêve lui laissait un gout amer.

Elle arriva rapidement au niveau de la tour. Elle le sentait déjà à l'odeur où épices, feu, pauvreté et cupidité se mélangeaient méchamment. Elle eut un soupir de soulagement, atteignant enfin à la fin de sa massion. Le soleil était déjà haut dans le ciel, et comme chaque jour, la foule se pressait au centre, venant adorer la tour. Elle ne daigna pas sur les moyens et attacha sa monture un peu en-dehors de la mêlée. Elle vérifia que le parchemin contenant la recette se trouvait toujours sans sa cape. Elle bouscula la foule, toujours avec sa délicatesse légendaire mais ne remarqua pas la prêtresse. Elle eut un soupir de lassitude. En plus d'être restée planquée, elle n'était pas là. De mieux en mieux... Elle vit un genre de gardes au pied du palais des guerriers et s'adressa sèchement à eux

"Je souhaite voir la prêtresse. Ca concerne une quête... Et dépêchez-vous!"

Elle trouvait les gardes beaucoup trop mous à son gouts. Ils semblaient dénués d'intelligence ou encore de stratégie. C'était simplement des robots sous forme humaine répondant au seul ordre de protéger les anges. Ca tenait du ridicule aux yeux de l'elfe. Elle trouvait honteux qu'une femme ne sache se défendre, cependant, elle reconnaissait que les anges étaient préposés à la sagesse et non au combat. Elle attendit patiemment alors que la grande porte s'ouvrait. L'odeur et la prestance de l'être ailé lui était familier. La rôdeur reconnut directement la prêtresse. Etant à cheval sur les bonnes manières, elle s'agenouilla, mais contrairement à la première fois, elle n'attendit aucun signe de l'ange pour se relever. Son regard trahissait sa colère. Elle avait beaucoup de questions à lui poser. Mais, elle ne se faisait pas d'illusions, elle risquait de ne pas avoir de réponse vu que la prêtresse était restée dans sa tour... Et qu'elle devait ignorer tout ce qui s'était passé, sauf si elle avait des dons de voyance... Gabriella soupira et sortit d'une voix sèche

"Bonjour Prêtresse. Je vous rapporte votre...recette! J'ose espérer qu'elle vous sera utile pour avoir sacrifié la vie d'un homme!"

Cependant, la rôdeur ne pouvait pas reporter totalement la faute sur l'ange. Elle n'avait eu qu'une version des faits, puis son rêve lui laissait penser que ce qu'il s'était passé n'était pas un hasard. Elle n'aurait su dire pourquoi, mais ce démon connaissait Light, et si elle avait été moins en rogne, elle aurait pu, de fait, conclure que les deux hommes tués avaient été possédés. La question restait: pourquoi? Et surtout, devait-elle croire en l'histoire que le démon avait donné à propos du déclin du peuple?




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MessageSujet: Re: La quête du pain-perdu. -Gabriella Del Luna-   La quête du pain-perdu. -Gabriella Del Luna- I_icon_minitimeVen 3 Fév - 0:04



    Les doubles battants s'ouvrirent d'un seul mouvement parfaitement coordonné, laissant apparaître dans l'ouverture l'ombre de la jeune elfe, précédée par une bourrasque de vent glacial. La Prêtresse cligna des yeux, éblouie par la soudaine luminosité, mais garda les mains croisées dans ses longues manches de tissu blanc. Elle souriait tout juste, même si peu de regards auraient pu le voir. Les ténèbres engloutirent une nouvelle fois le rez de chaussé de la tour, habituellement exempt de toute personne, mais cette fois ci grouillant de monde. Justement, ces personnes, au nombre de quatre, furent un instant aveugles, le temps que leurs yeux s'habituent à l'obscurité des lieux, agréablement chauffés par quelques braséros illuminant faiblement la pièce. L'elfe vint directement devant la Prêtresse, s'agenouillant une seconde avant de se redresser, de la colère accompagnant les plaques rouge de froid sur son visage.
- Bonjour Prêtresse. Je vous rapporte votre...recette ! J'ose espérer qu'elle vous sera utile pour avoir sacrifié la vie d'un homme !
    La Prêtresse s'empara du parchemin que lui tendais la jeune femme, gardant ses yeux plantés dans les siens, puis froissa sans vergogne le bout de papier, jeta la boule ainsi formée sur le côté sans même y jeter un regard. L'objet voleta magiquement jusqu'au brasero le plus proche, et y disparut dans un crépitement. Les joues de la Prêtresse esquissèrent un mince sourire satisfait, avant de prendre une légère inspiration, coupant net les éventuelles protestations de l'elfe. Enfin, elle parla, aussi sereinement que si elle discutait avec une vieille amie autour d'un thé.
- Ta quête est un succès, ma chère enfant. N'aie point de colère envers moi, tu fût juste le sujet d'une expérience extrêmement passionnante ! L'homme dont tu me parles n'est qu'un grain de sable dans les rouages du temps et de l'espace. Il n'est en rien utile à la vie de cette terre, si tu as réussi à le vaincre. Ou peut être était ce un sacrifice ? En ce cas, il fut vain et inutile, puisque cette recette ne servait qu'à redonner force et vigueur aux jeunes malades, atteints de cancers très graves. Autrement dit, inutile.
" Oh je sais à quoi tu pense. Mais ne te méprends pas, ton travail m'a bien servi ! Grâce à toi, je repartirai certainement plus riche que jamais !
    Un grand sourire (enfin, « grand » est plutôt ironique puisque l'Ange ne souriait qu'à moitié) égaya le visage de la Prêtresse, qui se retourna et fit quelques pas, avant de stopper son mouvement, comme frappée par un souvenir inattendu.
- Ah oui, ta récompense. Grâce à tes efforts, à ta bravoure, à ton sens de la justice et blablabla, tout le bazar habituel, te voilà plus lourde de quarante points d'expérience ! Ça devrait même réussir à alourdir un peu le tas d'os qui te sert de corps... murmura t-elle en jetant un dernier regard en arrière.
    Elle reprit sa marche, ajoutant une dernière chose à voix basse, mais les parois de la tour suffirent à répercuter ses mots.
- Maintenant quitte ces lieux avant que tu ne sois détruite, mortelle. Et ne reviens plus ici si ce n'est pour une mission. Ton âme en dépend.
    Le bruit de ses pas disparut bien avant sa voix, qui s'éteignit alors qu'un souffle s'engouffra dans la Tour des Âmes. Les portes étaient de nouveau ouvertes.


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MessageSujet: Re: La quête du pain-perdu. -Gabriella Del Luna-   La quête du pain-perdu. -Gabriella Del Luna- I_icon_minitimeVen 3 Fév - 13:12

Gabriella fut déconcertée par l'attitude aussi détachée de l'ange. Comment pouvait-elle réduire à néant ses efforts? La haine montait en apogée dans le coeur de l'elfe tandis que la prêtresse semblait si détachée de la situation qu'elle mériterait de brûler en Enfer. Elle rejeta la tête en arrière alors qu'elle sentait encore de reste de parchemin brûlé. La rôdeur se retint de se jeter sur l'être céleste alors que ce dernier lui faisait comprendre qu'elle devait quitter les lieux au plus vite sous peine qu'il n'arrive quelque chose à son âme. Serait-il possible que l'âme de l'ange ait été engloutit dans les profondeurs du mal? Elle n'eut pas le temps de se pencher sur la question que l'être ailé avait déjà disparu. L'elfe soupira et tourna les talons, peu fière de sa mission. Ce n'était pas demain la veille qu'elle servirait les désirs macabres de l'Ange. La prochaine chose qu'elle fera sera de tuer la prêtresse de ses mains. Elle s'en ferait une joie mais pour cela, il lui faudrait des alliés de taille. Foutue ange de la mort, Gabriella la détestait. Pourtant, ce qu'elle ne comprenait pas était cette douceur chaleureuse de sa première rencontre face au mépris de sa quête. Cet être était tout simplement détestable.

Elle regagna sa monture, serrant sèchement les rênes et donna un coup dans les flancs de la bête qui partir au troisième galop. Elle regagna rapidement la terre des Elfes. L'expression déconfite de son visage surprit plus d'un guerrier. Eux aussi auraient souhaité faire une quête. Le plus important était de nourrire la monture et qu'elle se lave. Elle se sentait sale de l'intérieur comme de l'extérieur. L'âme hein? Au fond, qu'est-ce que cela représentait? Elle soupira, fatiguée de réfléchir. Son corps était meurtri et elle dut passer chez les elfes guérisseurs pour son épaule ainsi que pour les diverses plaies artificielles. Elle ne broncha pas. Elle alla trouver un des membres du conseil des elfes et raconta enfin ce qu'il s'était passé. Les membres ne semblèrent qu'à moitié surpris. Serait-il possible qu'ils connaissent la prêtresse et que eux aussi, ne la portaient pas dans leur coeur? Elle finit par quitter le conseil et s'en tourna à son travail habituel en tant que gardien. Le jour déclinait, il faudrait faire une ronde...


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