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| [Event] La mort en marche | |
| | Auteur | Message |
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Allen Destrys Membre du conseil
Messages : 156 Age : 33 Localisation : Royaume de Ghyelle
Feuille de personnage Expérience: (400/400) Race: Humain Classe: Guerrier de Ghyelle
| Sujet: [Event] La mort en marche Sam 8 Sep - 0:25 | |
| Tout espoir s'en était allé. Chaque flocon qui tombait silencieusement sur le sol gelé de ce monde, chaque cristal qui effleurait le lourd manteau formé par ses prédécesseurs, chacune de ces chutes silencieuses était un aller sans retour vers le déclin. La déchéance de ce qui fut autrefois un monument à la gloire de la vie. La peur est bien souvent liée à nos perceptions. On a peur lorsque l'on entend le grondement du tonnerre tout proche, lorsque l'on hume l'odeur de la pourriture et du sang en entrant dans une bâtisse, lorsque l'on voit un bête sauvage arriver à toute allure sur nous. Mais la mort, elle, est silencieuse. Elle a des formes diverses, imparables, insensibles, invisibles. La dague de l'assassin, le poison du traître, la faiblesse au coeur du vieillard. Les flocons d'argent. La mort ne prévient pas, elle ne pardonne rien, ne prend pas pitié, elle vient et prend ce qui est sien, bien avant que l'on ait pu s'en douter. Contre elle, toute lutte est vaine.
Un voile passa devant des yeux trop clairs. Sa botte de cuir ripa dans la neige et sa jambe s'affaissa ; le genou s'enfonça profondément dans l'épais manteau blanc, l'onde de choc de la chute secouant tout son corps à la manière d'une décharge électrique. Pour la première fois depuis des décennies, une larme traça son chemin le long de sa joue rougie par le froid. Tout espoir s'en était allé. Mais pas encore toute vie. Le conseil devait faire ce qu'il fallait. Celui qui se faisait appeler Allen Destrys se releva, et reprit sa pénible avancée dans ce désert de glace. Un endroit comme un autre, perdu au coeur de la vallée de glace. Quelque part dans cet endroit banal se trouvait pourtant un objet qui ne l'était pas. Le tout dernier élément qui manquait au conseil pour pouvoir agir. Car la Tour des Ames disposait d'un réel pouvoir et d'une réelle capacité d'action, pour peu que l'on y mette le prix. Mais quel prix...
Le guerrier frissonna, et ce n'était pas du froid. Connaissant l'âme de tueur glacé et dénué de sentiments qui l'habitait, il y avait de quoi être inquiet. Secouant la tête pour ne plus y penser, il se répéta une nouvelle fois les derniers mots prononcés par la Prêtresse de la Vie avant son départ.
« L'objet est aussi noir que ton âme, humain, gracieux comme les ailes d'un ange mais brûlant comme le coeur d'un démon. Afin de pouvoir s'en emparer, il faut qu'un dragon l'enveloppe de ses flammes. Tu jetteras dans le brasier une plume d'ange imbibée du sang frais d'un démon. Un événement se produira, et tu sauras que tu peux t'en saisir. »
Sur le moment, Allen n'avait pas fait attention aux mots de la prêtresse, obnubilé par le terrible secret qu'ils avaient découvert ensemble. La tâche qu'ils avaient à accomplir, et ce qui en résulterait... Les autres membres du conseil n'étaient même pas au courant, et le guerrier aurait préféré ne pas être dans la confidence non plus. De toute façon il n'y avait pas d'autre solution, le conseil devait agir quoiqu'il advienne. Et il le ferait, comme il l'avait toujours fait. Sa main gauche se resserra un peu plus sur la plume désormais froissée et détrempée que lui avait remis la prêtresse avant qu'il ne parte.
« J'enverrai un dragon et un démon à ta suite. Tu sais ce que tu as à faire. »
Envoyé en mission, comme un vulgaire aventurier. Mais ce n'était pas important de toute façon. Quelqu'un devait se charger de cette tâche, et ce devait être fait en pleine connaissance des conséquences. Il devait prendre ses responsabilités. Le guerrier se demanda quels membres du conseil la prêtresse enverrait pour l'aider. Plutôt des débutants, pour qu'ils ne posent pas de questions ? Ou plutôt des membres aussi influents que puissants pour éliminer d'éventuelles menaces ? Côté dragons, il y avait le vieux Ry'Hanor, sans doute le membre le plus sage du conseil, ou le jeune Draeth, qui couvait une puissance de feu inimaginable... A moins qu'elle ne préfère le petit Zrem'Dyl, dont l'esprit stratégique était une arme aussi efficace que n'importe quelle flamme. Il y avait du choix, en tout cas. Ce n'était pas le cas côté démons. Le vieil Argazul était le seul démon qu'Allen ait vu siéger au conseil ces dernières semaines. Il eut été très étonnant qu'il ne soit pas mandaté pour un don du sang un peu forcé...
Allen s'arrêta. Brusquement. Quelque chose n'allait pas. Il se jeta à terre et sentit la flèche lui frôler la tempe avant de se ficher dans la neige avec un bruit étouffé. Un grognement sourd se fit entendre un peu plus loin et le silence revint. Un silence lourd, oppressant. Le guerrier se releva lentement, son arme au clair, et avança jusqu'à un monticule formé par la neige quelques pas plus loin. La neige était rougie à cet endroit. Le guerrier retira d'un coup sec le couteau de lancer noir fiché dans la gorge du défunt archer, et le replaça dans son étui, à sa cheville gauche. Lorsqu'on était brigand et que l'on voulait s'en prendre à un membre du conseil, il valait mieux l'avoir du premier coup. L'erreur ne pardonnait pas.
Ce n'est qu'après plusieurs minutes de marche suivant ce bref épisode qu'Allen se rendit compte que c'était lui qui avait fait une erreur. Maudissant sa faiblesse d'esprit actuelle, il repartit à grandes enjambées sur ses propres pas, souhaitant retrouver le macchabée au plus vite. Pour une seule et bonne raison : il avait perdu quelque chose de très important durant le bref combat. Une plume.
Une plume froissée, détrempée.
Blanche comme le jour.
La seule plume qui ait jamais quitté la prêtresse de vie. | |
| | | Temris Draeth Membre du conseil
Messages : 51 Age : 34
Feuille de personnage Expérience: (400/400) Race: Dragon Classe: Dragon de Glace
| Sujet: Re: [Event] La mort en marche Lun 17 Sep - 21:30 | |
| Temris volait vers la vallée de glace, mais à vitesse très réduite. Ce n’était pas comme s’il était pressé ! Puisqu’on n’avait rien daigné lui dire, lui aussi y mettrait de la mauvaise foi !
Quelques heures auparavant, le dragon bleu se trouvait à la Tour des Âmes, dans une pièce de repos spécialement aménagée pour les dragons. Il était en effet venu dans l’immense bâtiment pour assister à une réunion sans grande importance à ses yeux. Avant de repartir pour l’une de ses cavernes, il avait souhaité profiter de son statut et des installations de la Tour pour se reposer. Quelle idée il avait eu !
La salle ronde se situait presque tout en haut de la Tour. Haute de plusieurs dizaines de mètres, le toit soutenu par des colonnes situées tout autour, elle permettait d’atterrir et de décoller à n’importe quel moment. Au centre, tout était aménagé pour le confort des dragons.
C’est donc pendant que Temris dormait sur une couchette qu’il entendit comme un bruissement d'ailes. Il ouvrit donc une paupière et aperçut la Prêtresse de la Vie penchée juste au dessus de son museau, le regardant dans l’œil. Surpris par cette proximité inopinée, le dragon sursauta et se mit debout sur ses pattes, ailes déployées. La Prêtresse éclata alors de rire. Elle avait l’habitude de ce genre de « plaisanterie » (comme ils appelaient ça), ce qui n’était pas forcément pour plaire à la grande créature. L’Ange était pourtant l’une des seules créatures que Temris respectait et qu’il considérait comme une « amie ». Le dragon bleuté, une fois remis de ses émotions, grogna pour le principe puis abaissa sa tête au niveau de l’Ange. Elle posa l’une de ses mains sur le museau du dragon.
- C’est toujours amusant de te surprendre ainsi ! commença la Prêtresse. - Pas pour tout le monde, chère amie… - Oh, ne le prends pas comme ça ! Je suis sûre que si j’arrêtais de faire ce genre de blagues, ça te manquerait.
Puis, le temps d’un battement de cil, son expression s’assombrit. Ce n’était pas bon signe…
- Ecoute, j’ai une mission de la plus haute importance à te confier. Nous avons besoin de toi ! - Hum ! « Une mission de la plus haute importance » ? Ca doit être l’expression que tu utilises le plus souvent, et pas seulement avec moi. - Tu vas devoir prêter main forte à Destrys.
Les crins et les écailles de Temris se hérissèrent légèrement.
- Destrys… murmura-t-il.
Ce n’était pas vraiment la personne avec laquelle le dragon aurait préféré partir en mission.
- Oui, je sais que vous n’êtes pas spécialement en bon termes, mais l’avenir de Ghyelle en dépend. - Comment ça ? - Je…je suis désolée, je ne peux pas t’en dire plus, ça ne ferait que compliquer la situation… - Tu veux dire que JE complique la situation ? déclara le dragon, légèrement irrité. - Non pas du tout ! Bref, Allen aura besoin de tes flammes dans sa quête. Je sais que ça ne se fait pas vraiment de demander à un dragon d’user de ses pouvoirs, mais la situation est critique. - Mais pourquoi me demandes-tu cela à MOI ? - Et bien, regarde autour de toi, il n’y a plus beaucoup de dragons encore présents ici, dans la Tour des Âmes, et encore moins de dragons pouvant cracher du feu ! De plus, je te connais bien, et j’espère que tu m’aideras.
*Et j’imagine que tu ne me donneras pas plus d’informations ?* demanda-t-il en télépathie, espérant justement en trouver quelques unes au détour d’une pensée qui lui aurait échappé.
Comme à chaque fois qu’il utilisait son don sur l’Ange, il se heurta à un grand vide, représentant son hermétisme total à ce type de magie.
- Bien sûr que non ! Je t’ai dit que je ne devais pas ! rétorqua-t-elle de vive voix.
Temris se redressa, puis s’étira les ailes.
- Bon… déclara-t-il. Je t’aiderai puisque l’avenir du pays en dépend. Mais tu me seras redevable !
L’énorme reptile se dirigea vers le bord de la salle. Ses muscles se tendirent un instant, puis relâchèrent la puissance ainsi emmagasinée, permettant au dragon de prendre son envol. Une pensée qui le chiffonna lui vint soudain en tête et il se retourna vers la Prêtresse, se maintenant dans une position stationnaire.
- Zrem'Dyl n’aurait-il pas été le mieux placé pour ce genre de mission ? demanda-t-il haussant la voix, redoutant la réponse. Il est toujours dans la Tour. - Oh, sans doute que si, mais vois-tu, il est actuellement dans une salle plus haut. Sois béni : tu m’as évité de monter deux étages supplémentaires ! Quoi qu’il en soit : bon voyage !
Puis elle disparut dans l’un des escaliers de la Tour des Âmes.
Voilà pourquoi Temris ne se pressait pas ! Pourtant, le temps de ruminer cette aventure, il arriva en vue de sa destination. Une certaine odeur de sang et un point rouge dans la neige attirèrent son attention. Il décida donc de se poser à cet endroit.
Ses ailes repliées, il jeta un coup d’œil aux alentours. De la neige et de la glace… Pouah ! Puis il prit le temps d’examiner le cadavre humain se trouvant juste devant lui. Son arme était près de lui et la façon dont il avait été tué ne laissait planer aucun doute…
- Destrys…
Comme par enchantement, ce dernier apparut au loin. Il venait apparemment de revenir sur ses pas. En guise de salut, Temris lui jeta un regard noir. Puis le dragon confirma que c’était bien lui qui avait été choisi pour l’accompagner dans sa quête.
- C’est le meilleur choix qui s’offrait à la Prêtresse, je suis indispensable à cette mission, déclara-t-il sans préciser les précédents évènements. Mais j’imagine que tu ne peux pas m’en dire plus sur le but à atteindre ?
Il ne fut pas surpris de la réponse, il aurait l’occasion de lui soutirer des informations plus tard. Suite à cela, ils durent commencer leur valeureuse péripétie… en cherchant une plume. Le dragon bleu laissa Destrys chercher un moment, simulant de l’aider plus ou moins.
Au bout de longues minutes, ils n’avaient toujours rien trouvé. Connaissant la mauvaise vision des humains, ça n’étonnait pas plus que ça le reptile, sachant qu’ils (Allen) cherchai(en)t une plume blanche dans la neige. Temris aurait sans doute eu moins de difficultés, mais il n’avait vraiment pas envie de s’investir. La patte du dragon le grattait depuis un moment. Au début, ce n’était rien, mais la démangeaison avait augmenté au fil du temps. Il n’en avait d’abord pas tenu compte, du fait de son inactivité intense, mais il dut tout de même déloger la poussière. C’est alors qu’il trouva la plume que son « compagnon » s’évertuait à chercher. Elle était restée sous sa patte tout le temps des recherches ! Le dragon prit la plume entre ses serres, puis, voyant que Destrys n’avait rien vu, la cacha encore un moment.
Lorsqu’il fut assez amusé de voir l’humain s’arracher les cheveux, il dévoila l’objet recherché.
- C’est ça que tu cherchais ? Je viens de la trouver par hasard ! Nous avons de la chance !
La réaction de Destrys l’amusa.
Il y aurait peut-être une possibilité de rentre ce voyage moins ennuyeux au final ! | |
| | | Aïedal Morang'dar Membre du conseil
Messages : 142 Age : 34 Localisation : Toujours au même endroit, sauf quand je change.
Feuille de personnage Expérience: (32/40) Race: Démon Classe: Nécromancien
| Sujet: Re: [Event] La mort en marche Mar 9 Juil - 19:27 | |
| † Il marchait, encore et encore, emmitouflé des chevilles jusqu’aux oreilles dans un épais manteau de fourrures. Un large morceau de tissu recouvrait la majorité de son visage. Une capuche de poils gris englobait le reste de sa tête. Mais malgré tout cela, Aïedal grelottait. Son avancée était ralentie par une neige épaisse et collante, tout juste assez tassée pour ne pas s’enfoncer au moindre pas trop peu léger. Heureusement, le temps était assez clément. Du moins, il aurait pu être pire, dans cette région glacée. Des lourds nuages parsemaient le ciel, mais aucun flocon ne daignait tomber de la haute sphère. Après une courte pause que le Démon passa à contempler la brume formée par son halène brulante, il se remit péniblement en marche.
† Pour occuper son esprit, il se remémora son dialogue, court et formel, avec la plus haute autorité de la Tour des Âmes. La Prêtresse de la Vie l’avait fait convoquer par un quelconque cuisinier croisé en chemin, et même s’il n’était encore qu’une simple recrue, le jeune Démon n’avait pas particulièrement apprécié d’être traité avec si peu de respect. Au moins aurait-il souhaité être convoqué officiellement ! De plus, la conversation n’avait pas duré plus de cinq minutes ! Et ‘conversation’ était un grand mot, car la Prêtresse avait monopolisé la parole tout du long. Elle l’avait envoyé rejoindre deux membres de la Tour pour une mission ‘de la plus hôÔôte importance’, direction Nord/Nord-Est. Et c’était tout. Mis à part les habituelles recommandations d’armement et de protection, bien entendu. Et donc, il marchait maintenant, direction Nord/Nord-Est, vers un objectif totalement inconnu, mais qu’il savait de la plus hôÔôte importance. Il ne savait même pas qui il allait rejoindre, ni même précisément où. Donc il marchait, la tête dans les nuages.
† Quelques heures plus tard, après une pause déjeuner frugale, il entendit un bruit étouffé, comme un murmure englouti par la densité de la poudreuse. Des voix. Quelqu’un parlait non loin de lui. Un marcheur solitaire, perdu dans l’immensité glacée ? Un groupe de nomades en quête de trésors perdus ? Aïedal observa les alentours, se concentrant sur la zone supposée de la provenance du bruit. Il ne vit que désert blanc irrégulier, ciel bleu presque blanc par endroit, et lourd nuages gris pour le reste du paysage. Un détail attira son attention alors qu’une voix un peu plus forte résonnait jusqu’à lui. Sur l’extrémité gauche de son regard, une tâche sombre agrippa ses yeux, mais disparue alors que le Démon se tournait vers elle. Un mirage, pensa-t-il. Mais l’irrégularité noire dans le blanc/bleu de l’environnement réapparue, presque aussitôt suivie d’un éclat de voix plus fort encore, et fût une nouvelle fois happée par la profondeur glaciale du décor. Le jeune Démon restait accroupit, conscient que la menace traversant le désert blanc pouvait le remarquer à tout instant. En se concentrant d’avantage pour discerner la prochaine réapparition de la chose, il remarqua quelque bizarrerie. La forme des nuages, autour de la zone supposée dangereuse, ne bougeait pas en adéquation avec le reste du paysage. En effet, arrivés au niveau bien précis de la ‘chose noire’, les nuages semblaient disparaître, pour ne laisser place qu’au clair ciel bleu. Le plus étrange, c’était qu’ils réapparaissaient un peu plus loin, comme s’ils étaient dissimulés un instant par un pan de ciel. - Un pan de ciel… ou autre chose… murmura Aïedal en élargissant son champ de vision. † Et il la vit enfin. La forme draconique. Elle qui dissimulait les nuages de sa masse imposante, fondant parfaitement ses écailles avec le ciel clair, marchant lentement et semblant observer son côté droit, celui dissimulé au regard d’Aïedal. Encore une fois, puis deux autres, le Démon aperçu l’étoffe noire un court instant, qu’il reconnut comme étant un habit de fourrure. Mais il ne distingua pas son porteur, la distance étant trop importante pour le reconnaître aisément. Il resta accroupi dans la neige malgré le froid, laissant s’éloigner cette source éventuelle de danger. Quand les deux créatures se furent suffisamment éloignées, Aïedal refit son paquetage et se remit en route, après un bref coup d’œil à sa boussole. Malheureusement pour lui, la petite flèche lui indiqua la même direction suivie par les deux inconnus. Avec une moue désappointée, il mit ses pieds en mouvement, tâchant de retrouver le sentier creusé préalablement par le Dragon bleu. Une fois celui-ci rejoint, Aïedal progressa plus aisément, la neige tassée offrant plus de résistance à ses pieds. Il fit néanmoins en sorte de ne pas rattraper trop vite ses prédécesseurs, ne voulant pas découvrir l’identité, et surtout les ennuis, qu’apporteraient une rencontre in-fortuite.
† Sa lente progression fut stoppée plus rapidement que prévu. Un brame désolant retentit en plein ciel, le glaçant jusqu’aux os bien plus profondément que l’air froid. Il ne sut s’il devait s’élancer pour secourir le Dragon qui venait de pousser ce hurlement déchirant, ou si ce n’était qu’un leurre destiné à le faire paniquer. Aussi resta-t-il un instant hébété, regardant au loin, cherchant à distinguer la forme spectrale de l’immense bête. Un froncement de sourcil résolu plus tard, il avançait à nouveau, emplit de détermination.
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| | | Allen Destrys Membre du conseil
Messages : 156 Age : 33 Localisation : Royaume de Ghyelle
Feuille de personnage Expérience: (400/400) Race: Humain Classe: Guerrier de Ghyelle
| Sujet: Re: [Event] La mort en marche Mer 27 Aoû - 2:01 | |
| Un regard noir. C’est la première chose qui accueillit Allen lorsqu’il revint sur ses pas pour tenter de retrouver l’objet primordial nécessaire à la quête, la fameuse plume blanche que lui avait donné la prêtresse. Il est à noter que ce regard noir était ancré dans les yeux d’une créature qui faisait une bonne dizaine de fois la taille de Destrys, combinaison qui aurait fait fuir un certain nombre d’êtres vivants doués d’un brin de raison. Si le membre du conseil ne broncha pas, c’est tout d’abord parce-qu’il connaissait personnellement la créature en question. Draeth le dragon et lui n’étaient pas en excellents termes, et c’était peu de choses que de le dire ainsi, mais ils appartenaient à la même faction, rassemblés plus ou moins volontairement sous la bannière de la tour. Quant à la seconde raison qui l’autorisa à rester de marbre devant tel accueil, c’étaient tout simplement les circonstances de leur rencontre.
Ils étaient là pour mener à bien une quête qui pour une fois était réellement de la plus haute importance, même si ces termes n’avaient plus vraiment de valeur dans la bouche de la prêtresse… Elle n’en avait pas moins un pouvoir qui les dépassait tous, et si elle pouvait sembler enfantine et avoir des réactions d’apparence puérile, désobéir à ses ordres n’était pas une option. On pouvait se dire qu’on menait la danse, à la manière d’Allen, ou râler, comme Draeth. On pouvait insulter silencieusement l’autorité, obéir aveuglément, en posant des questions ou en attendant une récompense ou une compensation. Mais à la fin, la prêtresse obtenait ce qu’elle voulait. A la fin, on obéissait. Voilà pourquoi deux des plus puissants membres du conseil se haïssant cordialement se retrouvaient aux confins du monde de glace, faisant route commune vers un but qu’ils n’étaient même pas sûrs de connaitre. « La prêtresse ? se contenta de demander Allen d’un ton froid. - Ouep, répondit l’immense dragon d’un ton tout aussi jovial. C’est le meilleur choix qui s’offrait à elle, je suis indispensable pour cette mission. » Allen remarqua l’air un peu pincé du reptile lorsqu’il prononça ces mots. Connaissant la prêtresse, elle avait dû le chatouiller là où ça faisait mal, l’orgueil draconique avait dû en prendre un coup. Mais bon, le sien aussi, et au final ils étaient dans la même situation. « J’imagine que tu ne peux pas m’en dire plus sur le but à atteindre ? » Le membre du conseil fit semblant de réfléchir un moment, devant l’air blasé du dragon qui visiblement s’attendait à cette réaction un brin fainéante et couarde. Ce n’était pas tant que les informations aient été confidentielles, rien n’était classé « confidentiel » lorsqu’on avait le rang de Temris, mais c’était assez long à expliquer, d’autant que chaque détail était important et que le reptile ne manquerait pas de les demander. De plus, ils auraient bien assez le temps de parler en marchant, pour le moment un autre sujet occupait l’esprit de Destrys. S’il ne retrouvait pas la plume, tout le chemin qu’ils avaient fait jusque là aurait été vain, et la quête n’aurait plus aucune importance. Allen se voyait mal revenir à la Tour réclamer une seconde plume à la prêtresse, plantant là Temris en lui disant d’attendre un jour ou deux. Quoique, la réaction de la créature bleue au caractère bien trempé aurait certainement été amusante à voir. « Je t’expliquerai plus tard, c’est euh… compliqué. D’abord faut trouver une plume. Blanche. - Dans la… - Oui, dans la neige. Je sais, c’est galère. - Enfin surtout pour toi. - Aide-moi à chercher, andouille ! Plus vite on l’aura retrouvée, plus vite on pourra se tirer d’ici ! » Le dragon ne répondit pas mais sembla hocher plus ou moins la tête, mouvement assez compliqué à percevoir pour l’humain qui se situait alors une bonne dizaine de mètres sous la tête de la créature. Allen pesta entre ses dents contre le caractère de son allié de circonstance, avant de se mettre à chercher en ratissant la neige du regard. Sachant que la plume était assez petite et fine, qu’elle était de la couleur de la neige, et que tout avait été retourné suite au combat d’abord et à l’atterrissage du dragon ensuite, c’était un peu comme chercher une aiguille dans un grenier rempli de balles de foin, pour adapter quelque peu l’expression populaire aux circonstances.
De longues minutes s’écoulèrent ainsi, minutes qui semblaient des heures à Allen. Quel imbécile ! Il ne commettait pourtant jamais d’erreurs ! Pourquoi en faire une énorme juste maintenant, avec en plus comme spectateur de choix le conseiller qu’il abhorrait le plus ? D’autant que ledit personnage se fichait royalement de lui… Pensait-il vraiment que promener sa tête à une quinzaine de mètres du sol en pliant légèrement le cou pouvait être considéré comme une aide aux recherches ? Allen jeta un regard noir au reptile, mais contrairement à plus tôt lorsque c’était le dragon qui l’arborait, l’effet ne fut pas très réussi. Essayez de jeter un regard noir à une créature de plus de vingt mètres, juste pour voir.
Agacé, Allen décida de ne plus prêter attention à son allié, et de se concentrer sur les recherches. Malheureusement, celles-ci se révélaient toujours infructueuses, et plus le temps passait, plus l’espoir qu’avait le conseiller de retrouver la plume s’amenuisait. C’est quand il fut prêt à jeter l’éponge que le dragon dévoila toute sa dentition, approchant sa gueule dangereusement près du corps de l’humain. Allen contint son envie de faire un pas en arrière, ne voulant donner cette satisfaction au reptile. « C’est ça que tu cherchais ? » Deux griffes bleutées prirent la place de l’immense tête de la créature, griffes dont les extrémités enserraient délicatement une plume blanche que rien ne semblait avoir souillé. Allen la regarda un instant, le soulagement de l’avoir retrouvée le disputant au profond mépris qu’il avait pour le dragon. Il attrapa l’objet assez vigoureusement, avant de marmonner un « merci » à peine audible, que la créature sembla tout de même percevoir, puisqu’elle lâcha ce qui pouvait passer pour un ricanement moqueur. Allen baissa la tête, essayant de faire passer la piqure d’orgueil comme il pouvait. Sur le coup, il était plutôt redevable au dragon, et connaissant la créature, il valait mieux que ce soit un simple sujet de plaisanterie plutôt qu’un véritable contrat. Il avait déjà assez de problèmes pour en plus être officiellement redevable à un dragon tête brûlée…
Finalement, Allen fut sauvé de son embarras par un toussotement assez lointain. Le guerrier se redressa, une main sur son épée. « Du calme, du calme, je ne vous veux aucun mal, conseillers ! » Une silhouette se rapprocha rapidement d’eux, les deux mains tendues en évidence, signe de non agression. Allen ne se relâcha pas pour autant, dégainant à moitié son épée. Dans ce monde, mieux valait être menaçant que mort. « Qui êtes-vous ? Que voulez-vous ? - Du calme, je viens de la part de la prêtresse ! » La silhouette se révéla être un vieillard, assez légèrement vêtu, puisqu’il portait une mince toge de tissu comme seul vêtement. Sa barbe et ses cheveux n’avaient pas dû voir de ciseaux depuis plusieurs décennies, ce qui lui donnait un air de vieux sage ou de vieux fou. Peut-être un peu des deux. Cette apparence, souvent arborée par des magiciens assez puissants, ne rassura en rien le guerrier, et il devina que la réaction de Draeth quelques mètres au-dessus de lui n’avait rien d’amical également. « Pourquoi la prêtresse nous enverrait-elle un humain ? Nous n’avons pas besoin de vous, vieillard. Retournez d’où vous venez et vous aurez la vie sauve ! - Ou voyez-vous un humain ? -Je… -Non, je ! Je suis le guide ! » Soudain, il disparut. Aussi simplement qu’il avait prononcé ces derniers mots. Allen ne put retenir un mouvement de recul cette fois. Le dragon derrière lui lâcha un grondement sourd menaçant, certainement en cherchant où avait pu passer le vieillard grâce à sa vision draconique. Le guerrier se retourna lentement, faisant signe à Draeth de baisser sa tête pour qu’il puisse parler avec lui. « Je t’informerai des détails de la mission plus tard, mais sache qu’il n’a jamais été question de guide… - Bien sûr oui… Comme c’est aimable de ta part… - On est alliés, que ça nous plaise ou non ! Alors aidons-nous et on pourra finir cette mission au plus vite ! » La réponse du dragon, bien qu’emplie d’amertume, poussa Allen à continuer : « Un démon seulement doit se joindre à nous, et il faut qu’il soit membre du conseil. A mon avis, Argazul est la seule option possible. Je n’ai jamais vu ce vieillard et on ne doit pas avoir de guide ! » Temris montra à nouveau les dents, Allen supposa qu’il s’agissait d’une sorte de réflexe lorsqu’il était question de danger. Le dragon prit son temps pour répondre, mais l’attention du guerrier s’arrêta sur un mot seulement : « suivis ». « Pardon ? Quoi suivis ? » - Tu ne m’écoutes pas, Destrys… » Cette phrase sonna comme une menace qui trahissait l’inquiétude du dragon, tout comme le manque d’attention de l’humain trahissait la sienne. « Par quoi est-on suivis ? Le vieillard ? - Je ne crois pas… Je ne l’ai vu qu’un instant, mais… - Mettons-nous en marche ! S’il continue de nous suivre, il va falloir s’en occuper… » Temris suggéra qu’il s’agisse d’Argazul, mais Allen ne fut pas convaincu. Le vieux démon était du genre à débouler en un chemin sanglant assez voyant, la discrétion n’était pas son « truc ». Ce qui les suivait n’avait pas l’air de vouloir se faire repérer, sinon le dragon l’aurait vu et identifié à coup sûr. Les deux membres du conseil se mirent en marche, le dragon traçant un large sillon dans la neige pour suivre l’humain. Ils échangèrent quelques mots, mais dans l’ensemble leur avancée se passa dans le silence. Au bout de plusieurs minutes, Allen s’enquit auprès du dragon pour savoir s’ils étaient toujours suivis. Celui-ci le lui confirma, avouant toutefois ne pas être bien sûr. Allen ne réfléchit pas plus, et décida d’agir. « Tu vas continuer comme si j’étais encore avec toi, pour ma part je vais attendre notre… visiteur, histoire de lui souhaiter la bienvenue. - Nord-Est, c’est ça ? - C’est ça. - Et si le vieillard se repointe ? - T’as qu’à crier et je viendrai à ton secours, railla Allen. - Très drôle Destrys. Tu aurais dû faire carrière dans le théâtre comique… » Allen ne répondit pas à la provocation, et retira son lourd manteau pour l’accrocher à une écaille saillante de la patte arrière droite du dragon. Il était peu probable que leur traqueur ait même remarqué la présence de l’humain aux côtés d’une si grande créature, mais si c’était le cas, autant ne rien laisser au hasard.
Temris râla un peu au sujet du manteau, mais finalement il reprit sa progression, traçant toujours son sillon dans la neige. Allen le regarda s’éloigner, faisant quelques pas pour ne pas trop se refroidir.
Après le temps qu’il jugea nécessaire, et après que le dragon soit pratiquement hors de vue, le guerrier se cacha derrière un monticule de neige, et attendit, complètement immobile, l’épée au clair. Il attendit ainsi un temps qui lui sembla interminable, et c’est alors qu’il se disait que le dragon avait probablement eu des hallucinations, que le bruit d’un pas léger étouffé par la neige parvint à ses oreilles. Celui-ci avançait apparemment très prudemment, comme en attestaient les petits pas rapprochés alternés de silences lui laissant probablement le loisir d’examiner le terrain. Allen retint sa respiration, laissant passer l’inconnu sur le sentier de fortune pour pouvoir le prendre par surprise.
Mais, alors qu’il allait s’élancer pour menacer l’homme avec son arme, un bruit déchirant traversa l’air, allant jusqu’à lui donner un pincement au cœur. Lorsqu’un animal souffre, son cri peut déchirer une forêt entière. Mais lorsqu’il s’agit d’un dragon de plusieurs tonnes, c’est à plusieurs dizaines de kilomètres à la ronde que la douleur se propage. Qu’était-il arrivé ? Etait-ce vraiment Temris qui avait poussé un tel cri ?
Voyant que l’inconnu s’était arrêté, Allen ne laissa pas passer sa chance, et sauta d’un mouvement souple dans le sillon. Il posa la pointe de son épée là où devait se trouver la nuque du voyageur, sous les nombreuses écharpes qui s’y enroulaient, et la maintint en place, espérant que le contact du métal ne pousserait pas l’homme à tenter quelque chose… d’inconsidéré. « Qui es-tu ? Pourquoi nous suis-tu ? » Sentant que l’inconnu voulait se retourner, il accentua la pression sur la pointe de son arme.
« Réponds ! Es-tu avec le vieillard ? Qu’as-tu fait au dragon ? » | |
| | | Temris Draeth Membre du conseil
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| Sujet: Re: [Event] La mort en marche Lun 10 Aoû - 15:33 | |
| [HRP : Non non, mon personnage n’est pas du tout narcissique !] *Merci ?* Le dragon était empreint d’un mélange d’étonnement et de fou rire. Non seulement l’humain ne l’avait jamais gratifié du moindre mot un tant soit peu positif, mais en plus ce geste était la chose la plus risible qu’il avait entendue depuis bien des années. En plus de ça, l’attitude de Destrys montrait visiblement et sans aucun doute qu’il était piqué au vif. Alors que le Temris s’apprêtait à enfoncer un peu plus son « partenaire », une toux se fit entendre non loin de là. Le dragon fut d’abord surpris de ne pas avoir remarqué la présence plus tôt, avant que ce sentiment ne laisse la place à une méfiance extrême. Cette discrétion était anormale. Cela faisait des années que quelqu’un, mis à part la Prêtresse, ne l’avait pas surpris comme ça, et le dernier être à avoir réussi c’était un autre dragon. Depuis le temps, il pensait que les humains étaient incapables d’acquérir ce genre d’aptitude. Presque inconsciemment face à la menace potentielle, ses pattes se crispèrent, laissant le champ libre à ses griffes en cas de nécessité. Le vieil homme en piteux état s’avança, tentant de signifier son absence d’agressivité par ses mains levées autant que par ses paroles. Cela ne rassura pas Temris, qui était incapable de dire ce qui, dans la démarche de l’inconnu, le dérangeait. Le dragon laissa Destrys communiquer avec son congénère : il serait sans doute plus diplomate que lui. Quoique… - Je suis le guide ! s’évertua à expliquer le vieillard. C’est alors que, soudain, l’inconnu disparut. Bien sûr, il portait sur lui des vêtements qui pouvaient laisser penser qu’il avait des connaissances en magie, mais de là à disparaître en un clignement d’œil… Et c’est cela qui dérangeait le reptile : il n’avait pas vu disparaître ! Cette vile créature avait profité de la microseconde d’humidification de l’œil de Temris pour s’évaporer. Instinctivement, il gronda. Cela ne présageait rien de bon. Le dragon se concentra alors fortement afin de rechercher la présence de l’ennemi. Il ferma les yeux visualisa mentalement les alentours. Quelques étincelles lui indiquèrent les quelques formes de vie à proximité. Puis, ouvrant les yeux, il associa ces étincelles à ce qu’il voyait. Du vieil homme, aucune trace. Tout ce qu’il voyait à présent s’était un loup, trois lapins, cinq ou six oiseaux de toutes sortes… et une ombre ? Il l’avait aperçu du coin de l’œil un instant mais ne parvenait pas à le repérer à nouveau. Tout ce qu’il put remarquer, le fait que son empreinte essentielle ne paraissait pas être la même que précédemment. C’est alors que le conseiller qui l’accompagnait lui fit signe pour qu’il se rapproche lui. - Je t’informerai des détails de la mission plus tard, mais sache qu’il n’a jamais été question de guide… Une fois de plus, Destrys en profitait pour lui rappeler que LUI avait connaissance de la situation et pas le dragon… - Bien sûr oui… Comme c’est aimable de ta part… répondit donc laconiquement Temris. - On est alliés, que ça nous plaise ou non ! Alors aidons-nous et on pourra finir cette mission au plus vite ! - Oui, autant régler ça rapidement, au moins je n’aurai plus à supporter ton exécrable présence ! Mais ton obstination à me garder à l’écart de toute information ne fera que nous rendre la tâche plus difficile… et plus longue. Temris avait appuyé chaque syllabe de ce dernier mot, histoire d’être on ne peut plus insupportable. Malgré la tension actuelle, il ne put s’empêcher de rire intérieurement. - Un démon seulement doit se joindre à nous, et il faut qu’il soit membre du conseil. A mon avis, Argazul est la seule option possible. Je n’ai jamais vu ce vieillard et on ne doit pas avoir de guide ! Enfin il daignait exposer quelques faits. Néanmoins, il sortait ces phrases très rapidement, presque machinalement et Temris ne sut dire si Destrys se rendait vraiment compte de ce qu’il disait. La dernière phrase de l’humain le ramena néanmoins à la dangereuse réalité de la situation, ce qui fit automatiquement remonter le taux d’adrénaline de l’immense créature. - Nous verrons plus tard pour ce démon. Le problème est que je ne détecte plus la présence de notre soi-disant guide, et il n’est pas à portée de vue non plus. Il faut rester sur nos gardes. Mais nous avons un problème plus urgent : je pense que nous sommes suivis en ce moment, mais je n’ai pas pu voir précisément notre poursuivant… - Pardon ? Quoi suivis ? Temris s’arrêta un instant. *Mais c’est qu’il n’a rien écouté ma parole !* - Tu ne m’écoutes pas, Destrys… Comment pouvait-il être aussi déconcentré alors que tant d’inconnues entrait en ligne de compte ? Le dragon s’affaira alors à réitérer ses propos, et la perspective pour l’inconnu d’être Argazul ne convainc pas le guerrier qui, c’était vrai, le connaissait mieux que lui. Ils décidèrent donc de continuer leur marche et d’essayer de repérer si la silhouette inconnue les suivait toujours. Après quelques minutes, le dragon déclara à l’humain qu’il lui semblait que la présence non seulement les suivait, mais se rapprochait. Ils mirent alors au point un plan afin de coincer l’intrus. Après avoir proposé de le chasser et de le dévorer, Destrys suggéra une autre approche, qui causerait moins de troubles en cas d’erreur sur la personne… Le guerrier mit donc sa tactique en pratique. - Et si le vieillard se repointe ? demanda alors le dragon. - T’as qu’à crier et je viendrai à ton secours. *Mais pour qui est-ce qu’il se prend ce petit prétentieux ?* pensa le dragon après avoir répondu. Ainsi, les deux conseillers se séparèrent-ils, du moins temporairement. Finalement ce n’était pas plus mal ainsi : si Temris faisait une partie de la route seul, ce serait d’autant moins de temps passé auprès de Destrys ! Le dragon avança donc un moment dans la poudreuse qui pliait sous son poids, laissant derrière lui un large sillon, trace de son passage. Tout ce blanc, qu’est-ce que c’était déprimant… Pourquoi la plupart de ses missions se déroulaient-elles dans de tels environnements ? De longues minutes passèrent, et le dragon avançait toujours, l’humidité commençant à s’insinuer à travers ses écailles. Bien sur, de par son aptitude innée, il ne craignait pas le froid. Mais l’humidité, c’était autre chose ! Néanmoins, il s’en accommodait, celle-ci étant moins dérangeante que l’ennui qui l’envahissait maintenant. Quand il volait ou s’occupait de railler Destrys, son esprit supérieur s’occupait, mais là, il tournait à vide. Et le dragon ne supportait pas ça ! Afin de se divertir, il s’amusa à faire fondre la neige devant lui, tout en avançait. Le reflet de ses flammes sur la neige satisfaisait grandement la vue du reptile qui en décelait les moindres mouvements. Il était quasiment hypnotisé par la beauté de ses propres flammes. - Joli brasier ! l’interrompit une voix qu’il avait entendue peu avant. Mais dangereux. Tu ferait bien de faire attention avec ça. Temris releva la tête. Devant lui se trouvait de nouveau le vieillard. Jetant un coup d’œil en arrière, il constata que Destrys n’était toujours pas revenu. *Bien, je vais pouvoir m’occuper de ce problème moi-même !* pensa-t-il en souriant. - Qui êtes vous au juste ? Toutes ces énigmes commencent à me taper sur le système ! - Je te l’ai dit. Je suis le guide. Et ce sont les énigmes qui nous font vivre, toi et moi. C’est alors que le dragon remarqua le regard du vieil homme. Celui-ci était étrange… Bien qu’il soit évident que ces yeux avaient vu beaucoup de choses, ils ne correspondaient pas à ceux d’un vieil homme, mais plutôt à ceux d’un jeune homme, emplis de malice et de quelque chose de nocif... De plus, le fait qu’il le tutoyait irritait Temris au plus haut point. - Nous n’avons pas besoin de guide. Vous feriez mieux de rentrer chez vous avant qu’il ne me prenne l’envie de vous écharper. - Du calme, je viens de la part de la Prêtresse ! déclara-t-il, ses yeux s’embrumant un peu. Cette phrase, qu’il s’obstinait à prononcer exactement de la même manière à chaque fois, sonnait comme un rituel, un phrase qu’il fallait qu’il prononce. - J’arrive directement de la Tour, si la Prêtresse nous avait envoyé n guide, je serais au courant ! - Suis-moi ! Suis-moi ! Suis-moi ! Suis-moi ! Suis-moi ! répéta-t-il alors de manière presque hypnotique et presque enfantine. C’en fut trop pour le dragon. Il était clair que cette créature lui voulait tout sauf du bien. - Je vous aurai prévenu ! Le dragon largua une salve de flammes sur l’inconnu… qui ne sortit jamais de sa gueule. Stupéfait, le dragon essaya une seconde fois. *C’est impossible !* Pour une raison qu’il ne connaissait pas, son feu ne pouvait pas s’extraire de son corps. - Je t’ai dit que c’était dangereux ! Il faut arrêter maintenant, tu vas te faire mal ! Les yeux de Temris roulaient dans leur orbite et son cœur battait la chamade. Il était complètement paniqué ! Il se retrouvait désarmé de son arme la plus efficace sans raison ! Il ne se sentait plus que comme un dragonneau. De nouveau, il tenta désespérément de cracher. - Attention, le feu brûle ! déclara le viellard. Ce dernier tendit la main en direction de la gueule du dragon et la fit pivoter d’un demi-tour. C’est alors que l’impensable se produit pour Temris : les flammes qu’il essayait d’expulsait commençaient à lui brûler la gueule ! LUI qui ne craignait ni la chaleur ni le froid ! Dans un effort sur-draconique, il réaspira ses flammes, évitant ainsi de peu de se carboniser lui-même. Mais ce n’était pas tout : le froid commençait à s’insinuer à travers ses écailles. Cette sensation inconnue du dragon le fit trembler et se mêla à la terreur qui s’emparait maintenant de lui. A bout de souffle, il hurla : - Qu’avez-vous fait ? - Si tu veux passer cette épreuve, il faudra que toi et tes compagnons passiez toutes les étapes. Et je ne voulais pas que tu partes avec, disons, un avantage ! - Mais… Le dragon ne savait plus quoi faire, quoi penser, quoi dire… Le vieil homme disparut alors de devant lui, sans laisser de trace. Avant que Temris ait pu le chercher, sa voix résonna derrière son dos. - Tu aurais-dû me suivre Draeth. Une puissante salve magique traversa alors toute la colonne vertébrale de la puissante créature. Avant que celui-ci n’ait pu faire quoi que ce soit, l’énergie traversa tout son corps, se connectant à tous ses muscles. Temris ne pouvait plus bouger ! - Bonne nuit ! Avant que le dragon n’ait pu répondre quoi que ce soit, un ordre magique parcourut tout le réseau formé précédemment, ordonnant à chaque muscle de son corps de se contracter en même temps. Alors que son cou se tendit en arrière, Temris hurla de douleur comme rarement auparavant. Cette dernière l’emporta et juste avant de perdre connaissance et qu’il ne s’effondre au sol, ses yeux se révulsant, il ne put que tenter de lancer un appel de détresse télépathique… *Destrys…* | |
| | | Aïedal Morang'dar Membre du conseil
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| Sujet: Re: [Event] La mort en marche Jeu 27 Aoû - 22:09 | |
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† La piqure du métal sur sa nuque le stoppa dans son élan. Zut ! Quelqu’un l’avait suivi, alors que lui-même était trop concentré à ne pas se faire remarquer. Une puissante voix tonna dans son dos. - Qui es-tu ? Pourquoi nous suis tu ? Aïedal songea d’abord à désarmer son agresseur, mais ce dernier avait d’excellents réflexes. A peine eut-il entamé un-dixième d’un quart de tour sur lui-même que le métal le piquait un peu plus fort. La voix reprit, plus forte encore. - Réponds ! Es-tu avec le vieillard ? Qu’as-tu fait au dragon ? « De quoi ? » Visiblement sujet à un quiproquo, Aïedal fit marcher ses méninges à toute vitesse, tentant de trouver une réponse adéquate qui le tirerait de ce méli-mélo impromptu. Il leva d’abord très lentement les mains et parla calmement, sans laisser percevoir la tension dans sa voix. - Je ne suis avec le vieillard, dont j’ignore encore l’existence. Je ne suis non plus en aucun cas impliqué avec le dragon. Je suis ici en mission, et crois-moi mon ami, qui que tu sois, tu ne pourras m’empêcher de la mener à bien, dussé-je détruire la moitié du pays d’un claquement de doigts. Un peu de bluff ne ferait pas de mal. Mais c’était totalement loupé. L’homme dû rire sous cape, car la pression de l’arme se fît plus forte par à-coups. Le jeune démon grimaça, le métal lui pinçant douloureusement la peau à travers ses quelques couches de vêtements. - Terrible arme que le claquement de doigts ! Finalement, ce coup de bluff fut aussi utile que de donner un coup de fourchette dans la soupe, comme le soulignait un vieil adage du Sud du pays. - Fais-moi face, que je vois ton visage. Aïedal s’exécuta. Un homme massif le dévisageait, semblant le reconnaitre. Même s’il était clair que ce dernier faisait de gros efforts pour tenter de se remémorer où il avait bien pu croiser ce démon, Aïedal, lui, le reconnu immédiatement. L’homme de la Tour. Il ne l’avait vu que brièvement le jour de son arrivée, mais ses yeux glacés l’avaient marqué pour toujours. Une lueur passa dans les yeux froids de l’homme armé. Il mettait enfin un nom sur son vis-à-vis. Mais il demanda pour être sûr : - Et quelle est donc ta mission ? - Apporter mon aide à deux membres de la Tour, selon les dires de la Prêtresse. répondit Aïedal en baissant les bras. - Qui me dit que c’est vrai ? rétorqua l’humain en brandissant toujours son arme. - Moi. - Je ne te connais pas assez. Réponds à ceci : comment était habillée la Prêtresse lorsqu’elle t’a envoyée ? - Question idiote, non ? Qui te dit que nous l’avons vu le même jour ? De plus, elle aurait pu se changer entre temps. - Réponds ! - Bien. Elle était en robe de soie rose, ma foi, très décolleté ! L’homme rangea son arme. - Parfait. Sache jeune homme, que la Prêtresse nous a convoqué le même jour, car tu nous suis de près. Tu es donc partit peu après nous. Il est vrai qu’elle aurait pu se changer entre temps. Si tel avait été le cas, tu aurais donné une réponse que je n’attendais pas, aussi je t’aurais transpercé de mon arme. Alors il se tourna brusquement vers l’horizon, saisit d’effroi. - Draeth ! s’exclama t’il. Il partit sans plus attendre dans la direction qu’avait suivie le dragon, talonné de près par le jeune démon. Leur course fut pénible. D’abord dans de la poudreuse, puis sur de la glace. Sans peine ils devinèrent que de la neige avait fondue ici, puis avait rapidement gelée. Enfin ils aperçurent le grand dragon bleu, tendu comme une corde d’arc, vautré sur le sol, inconscient. Ils terminaient leur course en glissades pas très héroïques lorsqu’un vieux bonhomme au regard perçant apparu soudain devant eux. Si Allen ne sembla pas surpris, bien qu’il eut un mouvement de recul, Aïedal en perdit le peu d’équilibre qu’il lui restait. Il s’effondra derrière le guerrier, le désarçonnant à son tour. Enchevêtrés l’un sur l’autre, ils entendirent à peine ce que le papi leur disait. - Attention les enfants, la glace ça glisse. Position honteuse que d’être avachi sous un colosse de muscles, de plus sans pouvoir s’en extraire. Quand, enfin, l’humain daigna se relever, lui marchant dessus au passage, il put le suivre dans son mouvement, mais se tint en retrait, bougon. Le vieux reprit : - Maintenant que vous êtes tous réunis, suivez-moi ! dit-il en se détournant. - Un instant ! s’exclama le guerrier en tirant une fois de plus son épée. Dites-nous qui vous êtes, et ce que vous avez fait au dragon ! - Je suis le guide ! Je suis le guide ! répliqua t’il joyeusement. Quand à Draeth, il dort ! - Il dort ? - Il dort ! - Quel feignant… - Impossible ! Certes, il n’est pas du genre vif et enthousiaste, mais de là à s’endormir… - …il n’y a qu’un pas ! - De là à s’endormir, ici et dans ces conditions, je l’en croit incapable ! termina-t-il en jetant un regard noir au démon. - Et pourtant ! Allez, suivez-moi ! termina le vieil homme en disparaissant. Aïedal écarquilla les yeux. Le vieux avait totalement disparu ! Sans bruit ni fumée comme les magiciens de pacotille. Sa voix se fit entendre, derrière le dragon. En penchant la tête, Aïedal l’aperçu, qui leur faisait signe d’avancer. Il ne savait que faire. Tout juste venait il de tomber sur deux membres de la Tour, qu’un guide leur était proposé. Mais le terrible guerrier ne l’entendait pas de cette oreille. En deux mots, et tout en allant ausculter le dragon, il expliqua qu’aucun guide ne devait leur être envoyé, et que l’état peu critique mais néanmoins inquiétant du dénommé Draeth prouvait que quelque chose de louche se produisait. Le démon décida une deuxième fois de bluffer. - Un instant vieil homme ! Nous ne vous suivrons que si vous libérez le dragon de votre emprise. - Bien ! Bien bien bien bien bien ! Entendu ! Bien bien bien bien bien ! Et le dragon frémit, et il ouvrit les yeux. Son mugissement souleva la poudreuse, faisant disparaitre le vieillard derrière le nuage volatile. Quand les flocons retombèrent, l’inconnu se trouvait juste devant eux, une lueur vorace dans les yeux, qui s’estompa très vite. Aïedal n’attendit pas que Draeth soit remis. Il annonça : - Nous vous suivons à présent. - Bien bien bien ! Suivez-moi ! Suivez-moi ! s’exclama-t-il en se retournant. Et le démon de sortir son épée courbe, il planta le vieux dans le dos. Traitrise et sadisme, ses spécialités. A peine qu’un sourire malsain étirait ses lèvres, qu’un choc sourd fit trembler l’air. † Un unique couteau de lancer s’était fiché entre les omoplates du papi. Juste au-dessus de l’épée d’Aïedal.
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| Sujet: Re: [Event] La mort en marche | |
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| | | | [Event] La mort en marche | |
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