Ignace, gobelin dans l'âme

 

FICHE DE PERSONNAGE
FEE

Prénom : Ignace
Nom : Le jeune
Surnom : Le taré
Age : 3 ans de survie
Sexe : Mâle pour l'instant
Origine : Bois des fées
Race : Fée
Classe : Gobelin
Métier : Artificier


Arme ou Pouvoir(s) :

Ignace est un gobelin, ce qui signifie que n'importe quel objet transitant par ses doigts boudinés et verdâtres se voit propulsé au rang d'arme de destruction massive. A l'heure où nous parlons, il manie avec une dextérité inégalée un râteau à 6 dents en acier trempé, et essaie désespérément d'allumer la mèche d'une grenade expérimentale fabriquée par un ingénieur nain. Je prie pour qu'il ne lui vienne pas à l'idée de tirer sur le petit machin qui dépasse de l'objet avant la fin de cette fiche, sinon elle risque d'être un brin plus courte que prévue.


Physique (5 lignes minimum) :

Ignace est d'une beauté à couper le souffle. Ses grands yeux globuleux injectés de sang verdâtre et son grand sourire édenté fendant son visage pointu d'une oreille à l'autre ont fait pâlir plus d'une jeune demoiselle... Par ailleurs, sa posture générale avachie, courbée et sournoise est un atout certain lorsqu'il s'agit d'imposer sa prestance naturelle, il faut le dire. Quant au filet de bave directement relié du coin inférieur droit de sa bouche à son petit orteil du pied gauche, en plus de soulever certaines questions insoupçonnées, informe immédiatement un éventuel interlocuteur qu'il a à faire à un individu de grande classe.
Le crâne d'Ignace est rond. Un peu comme un ballon vert, à la différence près que dans le ballon, il y a de l'air au moins. Son front effacé derrière ses gros yeux se barre de plusieurs rides de concentration intense lorsqu'il est confronté à un problème de l'existence, comme par exemple « dois-je manger le poulet rôti dans une tasse à café, dans un saladier, dans mon lit, et surtout dois-je retirer le poulet rôti du feu après ces sept jours de cuisson ? ». Son nez est crochu et disproportionné, et pour tout dire, jamais très propre. Son menton est effacé, ce qui fait d'avantage ressortir ses énormes yeux et son crâne sphérique... Voilà, je crois que nous avons fait le tour du visage.

Ignace est par ailleurs vêtu à la manière d'un roi (oui déchu, et alors ?), puisqu'il porte un pagne qu'il lave au moins une fois tous les 7 ans. Bon étant donné que lui-même n'a que trois ans, il n'a jamais lavé le pagne, mais ça ne saurait tarder. Cette sublime pièce en fourrure de raton laveur donc, lui couvre le bas du corps jusqu'à mi-jambes, et remonte jusqu'à sa frêle épaule droite, laissant la gauche nue. Autant dire qu'Ignace se les gèle par les temps qui courent. Et l'espèce de casque circulaire qui lui sert de couvre-chef permanent ni change pas grand chose.

Enfin, intéressons-nous aux signes particuliers du gobelin. C'est très simple, Ignace est bourré de signes particuliers. D'ailleurs les signes particuliers d'un gobelin sont justement ce qui le caractérisent en tant que gobelin. On pourrait noter ses dents pointues inégalement réparties de chaque côté de sa bouche, ses trois cheveux drus plantés sur le côté gauche de son crâne, ou encore son nez crochu dont la narine droite est deux fois grosse comme la gauche. Mais ce serait vraiment une perte de temps de tout lister, alors qu'il suffit simplement de rassembler toutes ces curiosités physiques en une phrase : Ignace est un gobelin.

Psychologie :

Que se passe-t-il dans la tête d'Ignace lorsqu'il plonge ses mains dans l'eau bouillante pour tenter de récupérer une cuillère dans une casserole, alors que le manche de ladite cuillère dépasse de l'eau ? Que se passe-t-il dans ce crâne verdâtre lorsqu'Ignace retire vivement ses mains de l'eau bouillante, y souffle dessus puis les y replonge immédiatement en hurlant ? Quels phénomènes étranges interviennent derrière les yeux globuleux de notre cher gobelin lorsqu'il est soudain frappé d'un doute - une fois ses mains dans l'eau bouillante il ne se rappelle plus pourquoi il les y a placées - ? Nul ne le saura sans doute jamais. Mais ce qui est sûr, c'est que le bel Ignace est vivant. Et tant qu'il est vivant (euh non, il n'y a pas d'espoir...) Ignace est encore à même de réaliser son seul et unique rêve, à savoir : tout faire péter ! Toute sa vie n'est qu'une quête éternelle et ininterrompue du savoir ultime, le doux et délicat art de réaliser des engins explosifs, de préférence expérimentaux et instables. Mais plus que tout, Ignace adore utiliser lesdits engins, souvent de façon totalement inattendue et imprévisible... Je pense notamment à sa grande spécialité : allumer la mèche en tenant l'explosif avec l'autre main, puis regarder le petit morceau de fil se consumer rapidement avec de grands yeux émerveillés, avant d'approcher son oreille de la source du petit « psshhhht » produit par l'engin. A la limite, ce comportement est peut-être le moins dangereux que puisse avoir le gobelin, puisqu'il reste autodestructeur. Non le plus dangereux dans l'imprévisibilité maladive d'Ignace, c'est quand il lui vient à l'idée de faire partager sa passion. Un exemple ? Que dites-vous de son idée ingénieuse de rentrer dans la maison d'un inconnu, un bâton d'explosif expérimental à la main, et de le poser sur le gâteau d'anniversaire caché dans la cuisine, au milieu des autres bougies ?
C'est d'ailleurs ce qui fait toute la complexité mentale du gobelin : il est capable de faire preuve d'une intelligence extrême durant quelques minutes voire même quelques heures, mais ce sera toujours pour servir une cause totalement dénuée de sens... J'entends par là qu'il peut aider un fermier dans son champ durant une longue journée de travail, faisant fi des problèmes physiques avant d'accepter humblement une invitation à partager le repas du soir, uniquement dans le but de pouvoir jeter un détonnant amorcé dans la marmite de soupe avant de se barrer en hurlant. Un petit conseil d'ami, juste comme ça : ne faites jamais confiance à Ignace. Quelle que soit l'implication avec laquelle il vous a aidé dans une quête, la bonté dont il a fait preuve lorsqu'il vous a apporté de l'eau au moment où vous alliez mourir de soif, il finira toujours par vous trahir. Sûrement pas intentionnellement, mais vous vous retrouverez un de ces quatre matins avec trois barils de poudre enflammés sous votre lit, vous n'allez pas vraiment comprendre ce qui vous arrive...
Le seul point positif à cette folie pyromane est que dans un combat, s'il est au départ votre ennemi, il peut soudain se retrouver propulsé au rang d'allié de premier ordre en envoyant ad patres ses « amis » qui allaient vous faire la peau. Mais j'insiste ! Ce n'est pas une raison pour lui faire confiance ou lui accorder le moindre crédit après ça !

Histoire (15 lignes minimum) :

« Le salaud ! L'enfoiré ! Le fourbe !!
_Que se passe-t-il grand-père ?
_Jamais je n'aurais dû lui faire confiance...
_Mais qui ça ? A qui t'aurais pas dû faire confiance ? Hein grand-père, allez, dis !
_Ignace le jeune, un gobelin artificier qui est passé ici il y a quelques mois, tu te souviens ?
_Ah oui ! Il était marrant !
_Tu ne dirais certainement pas ça si tu connaissais son histoire...
_Oh tu peux me la raconter s'il-te-plaît ?
_Hum... Ma foi pourquoi pas ? Mais accroche-toi, c'est... spécial.
_Ouaaaais ! »

Le vieil homme s'enfonça confortablement dans son fauteuil, alluma une pipe un peu décrépite, tira deux bouffées de l'objet, puis laissa son regard dériver dans le vide, ses pupilles voyant un temps aujourd'hui révolu.

« Il y a quelques années de ça, Ignace est né au sein d'une famille chaleureuse et attentionnée, qui lui promettait un bel avenir il faut le dire. Son père, Ignace le vieux, et sa mère, Adeline de Coque, étaient comme tous les jeunes parents émerveillés devant la nouvelle vie qu'ils avaient créé. Ils tentèrent de le tuer.
_Hein ?
_Oui, tu as bien entendu... Ignace le vieux, mineur de son état, essaya de le noyer dans une ancienne mine immergée. Le problème, c'est qu'il a d'abord voulu savoir si l'eau était bonne. Et il ne savait pas nager... Il s'est noyé.
_Non... Et le bébé ?
_Sa mère le recueillit deux jours plus tard, au bord de l'eau et à moitié mort de faim. Elle le ramena chez elle et le nourrit patiemment, avec la tendresse d'une jeune mère.
_Ah ben elle a pas tenté de le tuer elle !
_Elle avait dans l'intention de le cuisiner et de le manger lorsqu'il serait assez dodu.
_De quoi ?
_Mais elle n'en eut jamais l'occasion, car elle mourut dans l'explosion de sa maison. Ignace venait de réaliser sa première bombe à l'aide de barils d'huile qu'il avait liés les uns aux autres, faisant preuve d'une étonnante précocité pour un gobelin, puisqu'il n'avait alors que 14 jours...
_Bien fait pour elle !
_Ignace resta ensuite quelques temps dans son petit village de naissance, où il se fit engager comme apprenti-artificier auprès de l'artificier officiel. Le vénérable maître lui apprit tout ce qu'il savait, c'est-à-dire absolument rien. Mais Ignace découvrit par lui-même une recette étonnante à base de poudre de salpêtre, qui, roulée en boule et entourée de quelques couches de parchemin, explosait si on la lançait dans une cheminée. Son maître, apprenant la nouvelle, resta dubitatif devant la possibilité d'un tel miracle. Il fit donc l'expérience lui-même, et il eut la confirmation des dires de son apprenti de visu, puisqu'il avait mis sa tête dans la cheminée pour tenter d'apercevoir la petite explosion. La cheminée explosa et la tête du maître artificier avec. Ironie du sort, de toute sa vie il n'avait jamais réussi à produire la moindre détonation, et il mourrait avec comme dernière image la sublime explosion qu'il n'avait pas lui-même produite.
_Ils seraient pas un peu cons ces gobelins ?
_Je ne te le fais pas dire... Toujours est-il qu'Ignace se retrouvait seul une fois de plus, livré à lui-même et sans laboratoire pour faire vivre sa passion. Il décida alors de partir à l'aventure, de quitter son village et ses chers compatriotes, pour voler enfin de ses propres ailes. Etant devenu l'artificier officiel de son village après le tragique accident de son maître, il décida de s'organiser un artifice d'adieu. Mais Ignace n'avait alors pas des connaissances très pointues en explosifs, et il n'avait pas fait la relation entre l'eau et l'absence de feu... Pendant près de trois jours il s'échina à allumer les feux d'artifices sous une pluie battante, avant d'abandonner finalement, dépité. Cet échec cuisant le suivit le reste de sa vie. Evidemment, il ne pouvait pas savoir que deux jours plus tard, le soleil étant revenu et ses bâtons de feux d'artifice abandonnés au milieu de la place du village ayant séché, le maire les avait récupéré, et les avait utilisé comme du petit-bois pour se chauffer... Il s'offrit ainsi le plus beau feu d'artifice privé jamais créé, et cela aurait été encore plus beau s'il n'y avait pas laissé la vie... Mais bon ça c'est une autre histoire...
_Et Ignace, où est-il parti ?
_Il a beaucoup voyagé, il s'est rendu notamment sur les terres des nains du sud, où il s'est lié d'amitié avec un ingénieur nain. A eux deux, ils acquérirent une connaissance immense concernant les explosifs et les matières inflammables en général. Ignace fit des progrès phénoménaux dans la confection de petits engins, et il fût en contrepartie un testeur hors pair pour l'ingénieur. En effet, comment être sûr qu'il faille bien compter jusqu'à trois et non jusqu'à quatre avant de lancer une grenade artisanale ? Ignace se prêtait volontiers au jeu, même si une fois sur deux il lançait ladite grenade sur une catapulte ayant demandé des mois de travail à l'ingénieur... Il fit d'ailleurs à ce moment là preuve d'une chance assez insolente, il faut le reconnaître, puisque les blessures qu'il reçut lors de ces tests ne furent jamais trop graves ; ça n'alla jamais plus loin qu'un morceau d'oreille arrachée, une brûlure de la peau du ventre ou un nez cassé. Enfin, pour lui.
_Comment ça ?
_Eh bien leur relation amicale a pris un tournant capital lorsque l'ingénieur nain lui confia un bâton d'explosif gros comme une jambe de paladin, allumé bien entendu, et lui cria depuis un abri fortifié « Lance-le devant toi ! ». Ignace n'entendit malheureusement pas très bien ce que lui criait le nain, et il décida fort logiquement d'aller dans l'abri pour mieux percevoir ses paroles. L'ingénieur, complètement affolé de voir son cobaye se ramener avec l'explosif directement dans la cabane fortifiée, lui gueula un « Mais jette ça abruti ! Et ferme la porte ! ». Ignace s'exécuta. Au mot près. Il lança le bâton d'explosif dans l'abri, et referma une dernière fois la porte sur son ami. Curieusement, après cet épisode Ignace ne revit plus jamais l'ingénieur nain. Supposant qu'il l'avait abandonné à son sort, il décida de reprendre la route seul. Grand bien lui en fit, parce-que je doute qu'il revoie un jour son ami...
_Et c'est là qu'il est arrivé chez nous ?
_A l'occasion de la fête du village oui. Il était alors engagé dans une troupe de ménestrels ambulants, et il s'occupait des effets pyrotechniques. Ce fût une réussite tiens ces fameux effets...
_Oui je me souviens, il a mis le feu à la scène !
_Tout ça parce-que pris d'une pulsion soudaine il a jeté le contenu d'une bouteille d'alcool sur la petite flamme allumée à l'extrémité d'un costume de dragon. Résultat : les deux comédiens à l'intérieur du costume ont brûlé vifs, et la scène s'est mise à cramer... Une scène que j'avais construite de mes propres mains !
_Oui bon ça va grand-père, il s'est excusé pour les dégâts quand même...
_Moi je veux bien, mais ça vaut quoi, les excuses d'un gobelin ?
_Mais il a pas payé aussi ?
_Oh si il a payé... Une bonne dizaine de pièces d'or !
_Ben alors, de quoi tu te plains ?
_Je l'ai justement découvert tout à l'heure.
_De quoi ?

Le vieil homme se redressa doucement, se tenant le dos d'une main en esquissant une grimace de douleur, puis attrapa un morceau de cuir à ses pieds. Il le tendit devant le nez du petit garçon, l'incitant à regarder l'objet pourtant dénué d'intérêt apparent.

« Ben quoi ? C'est...
_C'est ma bourse, cachée depuis des années sous des lattes amovibles derrière mon lit, qui contenait toutes mes économies !
_Mais elle est vide cette bourse !
_Précisément. Le gobelin s'est servi de mes économies pour me payer.
_Haha, il est malin !
_Il est surtout imprévisible !
_Euh... Justement grand-père...
_Qu'y-a-t-il mon garçon ?
_Il avait été très attiré par ta pipe quand il est venu ici...
_Et alors ?
_Tu l'as pas allumée depuis, hein ?
_Non mais quel rapport ? »

Le petit garçon n'attendit pas d'en savoir plus. D'un bond, il arracha la pipe des lèvres de son grand-père, et la projeta par la fenêtre avec autant de force que lui permettaient ses jeunes muscles. Rien ne se passa. Le vieil homme regarda son petit fils avec un oeil assez sévère, et se prépara à lui passer un savon pour lui faire comprendre qu'il valait mieux ne pas s'amuser à balancer les objets par les fenêtres. Mais avant qu'il n'ait fini de se retrousser une manche, les battants de la fenêtre volèrent en éclats. Un énorme explosion fit vaciller les fondations même de la maison, détruisit les trottoirs des deux côtés de la rue, réduisit en cendres une charrette qui transportait par malheur des barils d'huile, et creusa un cratère de cinquante centimètres de profondeur dans la terre meuble de la voie. La poussière retomba lentement sur la scène.
Le bras encore tendu du grand-père resta un moment dans les airs, incapable d'esquisser le moindre geste, avant qu'il ne retombe lentement le long de son corps. Le silence était de plomb.

Ignace était passé par là.


Autres précisions : Ooooh !


Avez-vous envoyé le code aux administrateurs ou modérateurs ? (Vous le trouverez dans le règlement (mais ça, normalement, vous le savez déjà)) Euch !




Votre surnom : Booooh...
Votre âge : Tyewo ?

D’où vient votre avatar ? Euh ! Goblin's ?

Comment avez-vous connu ce forum ? Eeeh !

Autre : Blblbbllblblblblbl